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vendredi 13 octobre 2017

RCBR N° 4 : La pollution de l'air tue 500 000 personnes par an en Europe

Wouah ! Super ! la pollution atmosphérique régressant, le nombre de morts prématurées liées à la pollution diminue...Temps d'arrêt... 
Ben non ce n'est pas une bonne nouvelle : 500 000 personnes sont assassinées par la pollution sur notre continent. C'est le résultat d'une étude de l'agence européenne de l'environnement. Rendez-vous compte, un demi million ! Presque l'équivalent de la métropole lyonnaise.

Ma colère me ferait presque dire que chaque personne qui pousse peu ou prou le discours que la protection de l'environnement coûte trop chère ou met à mal la croissance se rend complice de ce meurtre de masse. 
A combien doit être estimée une vie pour qu'elle soit prise en compte dans les calculs financiers libéraux ? Il y a urgence à agir. Quand je pense à nos réactions d'horreur à l'évocation des sacrifices humains commis par certaines civilisations, je me dis qu'il serait bon de balayer devant notre porte d'abord. Les générations futures nous regarderont comme des criminels, des sauvages, des égoïstes et/ou des irresponsables.

Que la Chine veuille empoisonner sa population pour pouvoir se développer, c'est son choix, qu'elle remet rapidement en question d'ailleurs. Devons-nous suivre ses pas, sous prétexte de guerre économique ? Et d'un autre côté, assumons nous d'avoir délocalisé nos productions et nos pollutions ?

L'Etat a pour rôle de nous protéger. Pour 50 000 de nos concitoyens par an, il est défaillant face à la pollution de l'air.

Le nombre de tués me révolte et la réponse publique me semble décalée et inappropriée. Pas de coercition ? Jamais ? Vous avez raison, il faut être pragmatique dans le domaine économique mais rester des bisounours sur le plan environnemental. Quel aveuglement directement lié à des excès de cupidité, comme l'a très bien théorisé Joseph Stiglitz !!

Quelles pourraient donc être les pistes ?

  • Taxation des activités productrices de particules fines à hauteur des enjeux environnementaux
    • Taxation du diesel
    • Taxation du marché Carbone, pour qu'il joue ENFIN son rôle et ne soit plus un marché de dupes
  • Taxation à l'entrée de l'Union Européenne de toute production qui n'a pas montré patte blanche en termes de rejets atmosphérique
  • Accélération drastique de la transition écologique de l'énergie, des transports, de l'agriculture, des bâtiments,....
  • Application stricte du principe du pollueur payeur, mais pas seulement. Quand un enfant fait une bêtise, il doit faire de son mieux pour réparer, mais cela n'empêche pas l'application de la punition. Les pollueurs doivent réparer mais aussi être punis.
  • La possibilité d'attaquer l'Etat en justice pour défaillance de protection face à la pollution
Ça ressemble à de la coercition ? Oui c'est vrai, attendre les bonnes volontés apparemment ne suffit pas. On va me rétorquer, cela va créer du chômage. Ce à quoi je répondrais : Est-il préférable d'avoir un chômeur de plus ou une mort de plus ?

RCBR : Rafale de Coup de Boule Rotatifs


mardi 26 septembre 2017

RCBR N°3 : La SFEN nous prend vraiment pour des c...

La SFEN (Société Française de l'Energie Nucléaire) vient de publier une note qui présente leur vision des coûts du nucléaire.

Ils ont pour cela inventé une nouvelle notion : "le coût cash", qui compte ce qui sort et rentre de la poche de l'exploitant du parc actuel. Donc, il exclut de facto l'investissement initial qui a déjà été amorti, il exclut aussi le prix d'investissement de nouveaux moyens de production.

Ce fameux coût cash ressort à 33 € du MWh quand EDF estime que le coût du MWh nucléaire est de 56 €/MWh et la cour des comptes de 61 €/MWh. La SFEN prétend qu'aucune autre énergie ne saurait atteindre dans les 20 ans à venir ce niveau de coûts. Ce qui est déjà faux à considérer que certains projets éoliens allemands ont été positionnés sur cette échelle de prix.

Pour resituer, 33 €/MWh, c'est près du quart du prix garanti pour l'EPR de Flamanville. Bizarre, non ?

Mais revenons une seconde sur la logique de départ. La SFEN considère par un tour de passe passe que le coût de l'investissement initial ne doit pas être pris en compte dans le calcul du coût. Mais à ce compte là, à combien ressort le coût cash d'une éolienne ? d'un panneau photovoltaïque ? On ne doit pas être loin des 10 €. Alors pourquoi continuer à payer une énergie 3 fois trop cher ???

Mais le tour de magie n'est pas fini.
Concernant le démantèlement, le raisonnement est de dire qu'une centrale tourne 10, 20 ou 60 ans de plus, cela ne fera pas baisser ce poste de dépenses. C'est vrai, mais de là à l'exclure complètement du calcul du coût, ça tient de l'escroquerie. Sur le même sujet, d'ailleurs, ils admettent une marge d'erreur de calcul de 1 à 3 !!! Ils admettent qu'ils n'en savent rien, du moins pas précisément !!!

Concernant le retraitement des déchets, ils prétendent que les coûts sont calculés, alors que personne n'est convaincu de la technologie. Le site d'enfouissement semble sûr d'un point de vue géologique, mais les déchets devront être remisés plusieurs centaines de milliers d'années. Qui nous dit qu'un glacier ou qu'un océan dans cette période n'aura pas recouvert les lieux ? L'hypothèse vous paraît fantaisiste ? Il y a seulement 10 000 ans, un glacier d'un kilomètre de haut était aux portes de Lyon.

Enfin, "cherry on the cake", même si c'est habituel aucun mot de la valorisation du risque. Dans toutes activités industrielles sérieuses que j'ai pu croiser, le coût de la production inclut un risque qui est calculé par la multiplication de la probabilité d'un événement par le coût de l'événement si celui-ci se produisait. La probabilité de la survenue d'un incident majeur dans une centrale est connu, il est de l'ordre d'une "chance" sur 1000 milliards. mais calculer le coût des dégâts d'un tel événement qui rendrait des centaines de km² inhabitables pendant plusieurs millénaires doit permettre de rendre le coût non négligeable dans l'équation finale.

RCBR : Rafale de Coups de Boule Rotatifs

lundi 25 septembre 2017

Ni fainéant, ni cynique

ni extrême, non plus d'ailleurs.

Le gouvernement affronte en ce moment sa première grogne sociale contre sa fameuse loi travail. Tentons de prendre un peu de hauteur.

Prendre de la hauteur dans le contexte demande un effort énorme

En effet, le discours de l’exécutif autour de ces sujets est juste insupportable.  Revue de détail des arguments :
  • Le raisonnement qui consiste à dire que tout opposant est opposé à toute réforme est de la malhonnêteté intellectuelle caractérisée. On peut vouloir que le pays se réforme sans avoir envie que ce soit n’importe quoi. Le changement n’est bon que s’il va dans le bon sens. Le changement pour le changement ne rime à rien.  Mais l’opposition à une réforme ne signifie pas l’opposition aux réformes. Ce syllogisme est d’une pauvreté intellectuelle accablante.
  • Ou bien si on est contre c’est qu’on est fainéant, extrême, et, ou cynique. WTF ?? Cette phrase est arrogante, simplificatrice, déconnectée du monde réel, méprisante et méprisable. C’est ça la manière de Jupiter de faire de la pédagogie ?
  • Un salarié qui est contre cette réforme se bat contre les chômeurs.  Non, mais donnez moi alors un objectif chiffré de création d’emploi grâce à cette réforme. Je ne comprends pas comment elle peut créer des emplois. Elle est pour moi facteur de suppression d’emploi.
  • Il faut permettre aux employeurs de licencier pour leur permettre d’embaucher. Je ne vois même pas l’intérêt de commenter cette phrase, tant elle me semble n’avoir ni queue ni tête.
  • Il faut rendre de l’attractivité au pays pour que les investisseurs reviennent.  Sauf que le manque d’attractivité de la France n’est que dans la tête de certains. Cf chiffres ici 
  • Emmanuel Macron a été élu sur ce programme, il a toute légitimité à mettre en place ces mesures. Contester c’est nier la démocratie. Alors là je crois que c’est le pompon.  Comment peut-on avoir tenu le discours consistant à diaboliser les électeurs qui ne souhaitaient pas voter Macron contre Lepen et quelques semaines plus tard faire comme s’il n’avait pas été élu dans ces circonstances si particulières et qui plus est avec une abstention record à chaque scrutin ? On frise le foutage de gueule, là. De là à penser que l’élection des marcheurs est le dernier symptôme en date d’une démocratie bien malade, il n’y a qu’un pas.

Bon, tentons, malgré tout de garder la tête froide pour mener l’analyse de ces ordonnances.

Le contenu

Il est très compliqué d’avoir une idée exhaustive de ce que contiennent les ordonnances. Tous les articles de presse que j’ai trouvés les traitent par des exemples ou bien par les mesures sujettes à polémiques.  Nous n’avons déjà pas eu de débat parlementaire, j’aurais bien aimé en avoir une description un peu synthétique.

Bon alors repartons de ce qui nous est dit :
1.       Le dialogue social au sein de petites structures pourra se faire sans les syndicats.
2.       Les indemnités prud’homales pour licenciement abusif sont plafonnées
3.       Au niveau de la branche, il sera possible de négocier les conditions de travail, y compris au niveau des contrats (limitations sur les CDDs, nouveaux types de contrats, horaires, …)
4.       3 des 4 instances de dialogue entre les patrons et les représentants du personnel sont fondues en une seule.
5.       Des référendums dans les entreprises de moins de 20 salariés à l’initiative des employeurs rendus possibles
6.       Quand une société internationale voudra faire un plan social, seule sa situation au plan national pourra être prise en compte.
7.       Les indemnités légales de licenciement sont augmentées à un quart de mois par année d’ancienneté (contre un cinquième actuellement)
8.       Un délai ramené à un an pour saisir les prud’hommes.
9.       Des accords « de compétitivité »  pourront être signés pour jouer sur les rémunérations et les temps de travail.
10.   De nombreux sujets de négociation descendent de la loi vers la branche (formes et contraintes sur les CDDs, possibilité de créer de nouveaux types de contrats, les fameux contrats de projets)
11.   De nombreux sujets de négociation descendent de la branche vers l’entreprise (montants des primes d’ancienneté, …)
12.   La possibilité de mettre en place un dispositif de rupture conventionnelle collective.

Moi non plus, je ne suis pas complet L, mais c’est au moins une synthèse plus exhaustive que ce que j’ai pu voir dans les grands media nationaux. Je me permets de signaler au passage leur grande faiblesse une fois de plus sur le traitement de ce dossier. Ils se sont concentrés sur les réactions et moins sur le fond les enjeux et les objectifs de ces ordonnances.

Les enjeux et les objectifs

Alors oui justement quels sont-ils ? Qu'est-ce sensé nous apporter ?
L’idée de ces ordonnances était de fluidifier et de simplifier le droit du travail. Beaucoup d’entrepreneurs ont déclaré en effet qu’ils hésitaient avant d’embaucher de peur des difficultés à licencier. Il leur a semblé nécessaire de pouvoir plus facilement virer quelqu’un pour pouvoir plus facilement embaucher.  Capilotracté ? Pas complètement impossible.

Il me semblait que lorsqu’on prenait une décision, on mettait en place des objectifs et des moyens de mesure de l’atteinte de cet objectif. L’idée étant alors de pouvoir piloter et éventuellement ensuite d’ajuster. Ici, je n’ai entendu parler d’aucun mécanisme de ce type. Aurais-je mal écouté ? ou bien est-ce un poil léger ? Ou bien encore est-ce juste que l’emploi n’est pas vraiment l’objectif mais juste de faire plaisir aux patrons ? Oui, je m’emballe, pardon.

Pour la simplification, j’avoue mal comprendre quelle est la mesure qui permet d’alléger le code du travail.

Mon avis

Il existe actuellement des CDI, des CDD, des contrats d’intérimaires, des stages, de l’appel à des prestataires extérieurs (avec leurs formes ultimes que représentent les livreurs Deliveroo). Un patron qui a besoin de main d’œuvre a à ce jour une palette de choix de types de contrats assez large pour combler ses effectifs. Je ne comprends pas quel est le besoin d’ajouter un ou des nouveaux types de contrats comme les contrats de mission. En quoi cela va-t-il les rendre plus compétitifs ? Parce qu’ils vont gagner sur les licenciements ?

L’augmentation des primes de licenciement paraissait être une bonne nouvelle (un peu la seule pour les salariés) mais elle est assortie de détails fâcheux, au-delà de 10 ans d’ancienneté, ces primes vont en fait baisser…

La mise en place d’une rupture conventionnelle collective, j’avoue ne pas bien comprendre en quoi cela diffère des plans de départs volontaires qui existent déjà. Vous allez me trouver méfiant mais quand je ne comprends pas je me dis qu’il y a empapaoutage sous roche…

Le plafonnement des indemnités de licenciement abusif me paraît être dangereux. L’employeur pourra faire donc comme ce qu’il veut avec qui il veut, il sera protégé.

Diverses mesures visent à limiter le pouvoir syndical ou du moins leur poids dans la société. Je ne suis pas un fan absolu de tout ce que font les syndicats mais delà à les faire disparaître, je ne crois pas que cela aille dans le bon sens, ni dans celui de la facilitation du dialogue social.

En synthèse

Ces ordonnances donnent plus de libertés aux employeurs, moins de droits aux salariés, et leurs effets sur le chômage restent à prouver (mais comme on ne se donne aucun outil pour les mesurer…).
Mais ce qui est certain en revanche c’est l’augmentation de la précarisation du travail provoquée par ces mesures. 
Depuis quelques années, les banques se sont montrées frileuses à accorder des prêts permettant par exemple d’accéder à la propriété, ne vont-elles pas se montrer encore un peu plus prudentes ? L’effet induit sur l’ensemble de l’économie me paraît pour le moins néfaste.

Une seule cause au chômage de masse : l’ouverture de parapluie

Je circule de sociétés en sociétés et même de secteur en secteur depuis de nombreuses années grâce à mes activités liées au service. Les mentalités ont changé de manière sensible depuis 10 ou 15 ans. Dans le contexte actuel où avoir un travail devient un privilège, dans certaines entreprises, seuls s’en sortent ceux qui blindent leurs arrières, sont dans la justification perpétuelle pour rejeter la moindre faute sur leurs collègues. Croyez moi ou pas, mais ce ne sont pas ceux qui font avancer leurs sociétés, ils préservent seulement leur pré-carré.  Ce climat parfois entretenu par un management défaillant aboutit de manière certaine et systématique à une limitation des initiatives et donc des innovations. Or seules celles-ci font le succès d’une entreprise. Et les exemples français sont légion Airbus, Sanofi, Bouygues, L’Oréal, etc, et pour ne parler que d’énormes acteurs. Le code du travail français ne les a jamais empêchés de devenir des leaders mondiaux parce qu’ils n’ont jamais oublié d’avancer. 
Oui il faut libérer les énergies mais en libérant les idées. Or l’imagination et inquiétude n’ont jamais fait bon ménage alors précariser le marché de l’emploi pourrait bien être la décision qui va faire plonger une bonne fois pour toutes l’économie française.

Pour comprendre cela, il faut avoir pratiqué (ou au moins écouté et entendu) le monde de l’entreprise mais pas celui des conseils d’administration, celui de la vraie vie.  Emmanuel Macron, confiant dans son intelligence l'a oublié et cela tourne à l’arrogance dans ce qu’elle a de plus détestable. Cela passerait encore si cet aveuglement n’était pas particulièrement dangereux. Pour paraphraser Pascal, Macron serait-il inutile et incertain ?


lundi 4 septembre 2017

Le PIB

Le voilà le grand chef indien de tous les indicateurs, le PIB : Produit Intérieur Brut. Il est l'Alpha et l'Oméga de nos sociétés modernes. Tout se fait par et pour lui. Ben moi, ça commence à me mettre pas mal les abeilles.

Piloter l'économie

On est d'accord, il est pertinent de disposer d'un moyen de mesurer la santé de l'économie. Cela permet de piloter, c'est à dire prendre des décisions et des mesures, dans le meilleur des cas en ayant un poil anticipé, pour garder sous contrôle l'économie.
Ah ben, ça c'est bien déjà, une première affirmation indiscutable. Enfin...indiscutable ?
On va dire que je chipote mais "garder sous contrôle l'économie" ? L'auteur de cette expression est-il bien certain de ce qu'il dit ou verse-t-il dans le sentimentalisme et l'utopie ? Un gouvernement a t il le contrôle de son économie ? Sait-il tout au moins infléchir par ses décisions le cours des choses ? Soudain le doute m'envahit...
Bon tellement de gens font tellement d'efforts pour faire cette mesure, la commenter, etc. qu'au moins, pour ne pas leur faire de la peine, nous allons supposer que oui. Nos sociétés disposent d'un vrai pilotage économique qui a besoin d'un instrument de mesure. Ouf, on sauve les meubles, mais c'était pas loin. 

C'est quoi une économie en bonne santé ?

Il semble généralement admis qu'une économie en bonne santé est une économie dans laquelle l'argent circule. Plus ça circule et meilleur c'est. Je ne me sens pas assez compétent pour juger de cela, je l'admets donc aussi dans ma grande magnanimité avec le reste du monde. Le seul hic, c'est que cela revient à la mesure d'un flux. Face à cette difficulté, on s'est dit facile, on n'a qu'à mesurer la production, enfin celle qui a été consommée, pas con en effet. Ainsi, en mesurant la source, on mesure le flux. 
Prenons un cas d'école, imaginons un pays avec énormément de flux financiers mais avec une population dans une grande pauvreté. Est-ce vraiment si compliqué à imaginer ? Et si on met là dedans une grosse tranche de corruption avec une classe dirigeante qui tire personnellement profit de manière exagérée des revenus de ressources naturelles par exemple ? Et si on suppose que ces revenus sont ensuite placés à l'étranger ? Je suis convaincu que vous avez comme moi quelques noms de pays en tête... Un pays donc doté d'une production importante ou au moins satisfaisante avec une trop large proportion de population trop démunie. Le cas d'école n'est guère fantaisiste. On a donc ici un PIB important, et une économie somme toute assez déplorable.

Alors bien entendu, on ne peut pas raisonner à partir d'exemples ou de contre-exemples. Ils ne servent qu'à analyser les biais possibles. Et la corruption, et l'inégalité de la redistribution ne sont donc que certains des défauts qui ne sont pas pris en compte dans la mesure du PIB.

Un seul indicateur ? 

On entend parler d'autres indicateurs, mesure de la dette, taux de chômage, mais par un tour de passe passe, ils sont tous reliés au PIB. "Le chômage ne peut pas baisser en dessous de x% de croissance du PIB", "Les taux d'intérêts de remboursement de la dette et donc de son coût final sont liés aux anticipations de croissance des organes de notation et de la haute finance". Tout, peut être pas mais beaucoup trop de choses sont reliées à la mesure du PIB

Le chat de Schrödinger

L'expérience théorique du chat de Schrödinger suppose d'enfermer un chat dans une capsule fermée et coupée de l'extérieur. Si la porte de cette capsule est ouverte, le chat meurt. Si bien qu'à aucun moment, on ne sait dire si le chat est mort ou vif. Alors, épargnez moi la réaction à la BB "Oh mais le pauvre chat..." qui ne sert à rien cette expérience n'a jamais eu lieu.
Ce que ça signifie juste c'est ceci, il existe certains contextes dans lesquels le fait même d'une observation modifie les conditions de la mesure et donc la fausse. 
Il ne me paraît pas complètement débile de se poser la question sur l'observation du PIB. OUh làlà, ce pays là est en décroissance, il ne faut absolument pas investir là-bas, même si du coup  ce n'est pas comme ça que le pib risque de se redresser. Et inversement. Je crois que rien que d'afficher un PIB en hausse la provoque ou la conforte.
La mesure du PIB influe directement sur celui-ci...

Une mesure réaliste ?

J'ai quelques cas en tête dont je me demande si et comment ils rentrent dans le calcul du PIB. Et sinon, qu'en penser ? Il y a un boom d'une économie dite coopérative ou circulaire. Qui n'a jamais revendu quoi que ce soit sur le bon coin ? fait un trajet blablacar ? Pris une chambre AirBnB ? etc. etc.
A mon sens, c'est de l'argent qui circule mais comment cela peut il être intégré au calcul ?  Cela ne crée pas de valeur ? Un trajet fait sur blablacar ne créerait pas plus de valeur que le même trajet en train ?
A priori, je suppose qu'ils ne sont pas intégrés, mais alors du coup, effectuer un voyage blablacar au delà d'être moins cher, coûterait des points de PIB, parce que pas payés à la SNCF ???

Et le recyclage ? Comment est-il pris en compte dans le calcul ? L'obsolescence programmée impliquerait-elle une hausse du PIB ? Quel serait alors le lien entre PIB et surconsommation ? En effet, plus un appareil tombe en panne vite, plus vite on le remplace, et plus on augmente le PIB...

Mais au delà de ça,comment est mesurée l'activité de recherche, et ses impacts sur la création future de valeur ? Et le crowd-Funding ?
Tous ces aspects sont ils donc du l'ordre de l'epsilon ? Et si oui, vont-ils longtemps le rester ? 

Un autre exemple de questions que je me pose sur le PIB ? Comment sont intégrées les activités bénévoles ? A mon avis, elles ne le sont pas mais créent pourtant de la valeur.

Le patrimoine sous toutes ses formes est une forme de richesse d'un pays qui n'est pas toujours marchand, un savoir, ou un savoir-faire n'est pas mesuré par le PIB.

Une myriade d'indicateurs possibles

Il me semble que de savoir mesurer le revenu moyen d'un Français, la part de population dans la pauvreté, le niveau moyen d'éducation, le taux de dépressions, ou de burn outs, de satisfaction globale de la population, de sa crainte ou sa confiance dans l'avenir, la qualité des infrastructures, de sécurité, de pollution, de maladie au sens plus général,... Tout cela permettrait d'avoir une vision plus réaliste de l'état de la société.

Alors, j'ai fait quelques recherches sur des indicateurs alternatifs :
L'IDH : Indice de Développement Humain : Il prend en compte 3 dimensions : l'espérance de vie des habitants, la longueur des études, et le revenu par habitant. C'est déjà mieux. 
A observer le classement, on y constate la présence en masse parmi les vingt premiers pays des champions de l'éducation (pays scandinaves, Singapour, Corée, ..). A noter qu'en 2014, les USA sont selon l'IDH, 8èmes et la France 22ème

C'est une mesure qui est bien plus satisfaisante car elle relègue l'économie à ce qui devrait être sa place, une des composantes de la vie, et pas la seule.

Mais à tout cela, je vois encore des manques. Mesure de la corruption, des droits individuels, de la criminalité mais aussi l'évaluation de la dégradation de l'environnement. Essayons plus loin.

Il y a bien eu aussi un produit intérieur doux, lointaine expérience sociologique québécoise de 2009, vite tombée dans l'oubli.

Et puis je me suis rappelé ça : le Bonheur National Brut. On a tous entendu parler un jour ou l'autre du BNB. Cet indice préconisé par le président du Bhoutan en 1972 intègre bien plus de notions dans son calcul, 72 critères pour être plus exact, mais il m'a été impossible d'en avoir une liste exhaustive. Il mesure le bonheur ou du moins sa perception suivant 6 axes (Générosité, Support social, PIB par habitant, perception de la corruption, liberté, espérance de vie en bonne santé). Et j'ai trouvé un classement. La France y est 31 ème... la classe.

 Le PIB est le pire des indicateurs

Il ne prend en compte qu'une seule composante de la vie humaine, un peu comme si on jugeait de la bonne santé d'une personne en ne mesurant que son poids !!! De plus, il est très certainement injuste, incomplet et entaché de nombreux défauts, loin des réalités modernes et son évaluation introduit des biais détestables.

Débarrassons nous en !!!

Oui je suis convaincu qu'il faut s'en débarrasser. On a vu les défauts en amont de son mode de calcul, mais en aval, c'est pire encore. Il oriente toute la société vers la surconsommation au mépris de toutes les autres composantes. Pouvoir disposer d'un air sain, d'eau potable et de qualité, rien que ces deux ressources naturelles ont à souffrir d'une production humaine en constante augmentation. Or le PIB dicte toutes les politiques économiques ou autres.
D'aucun me rétorqueront que c'est du pragmatisme, ce à quoi je répondrais qu'un vrai pragmatique monétiserait alors les bienfaits apportés par la présence d'une forêt à côté de chez soi pour ne prendre qu'un exemple. 
Il est en effet à mon avis un peu facile de considérer que l'air ou l'eau appartiennent à tout le monde sans se soucier de leurs pollutions.
Et aux politiques, je voudrais dire que toute la philosophie du PIB et les raisonnements autour sont pour moi de l'ordre de la pensée unique. Au delà du PIB et de sa croissance, point de salut ? Les populations sentent bien que ce n'est pas et ne peut pas être le cas. D'où un décalage profond, nous n'avons pas vous (personnels politiques) et moi (et nous oserais-je dire) en tête les mêmes axiomes de départ, pas étonnant qu'on ne puisse pas se comprendre.

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PS : Je ne fais qu'exposer mes convictions, et je peux me tromper alors je reste ouvert au débat

jeudi 31 août 2017

Service National - une première idée

Je me suis longuement épanché dernièrement sur le sujet du service national. Et si vous m'avez bien lu, vous avez vu que j'ai insisté sur le fait de donner du sens aux missions demandées aux jeunes. J'en vois une première toute indiquée qui rejoint mon autre dada, le monde écolo. Je vais m'expliquer. Mais tout d'abord regardons quelques chiffres. 700 000 personnes ont passé le bac en 2017, par une grossière approximation, je prends donc 750 000 comme base d'estimation des volumes d'une classe d'âge. Approximation qui ne me paraît pas trop déconnante. En effet, nous sommes 65 millions, et l'espérance de vie est d'environ 85 ans.

Transition écologique

Nous sommes engagés dans un processus de transition écologique. Pour cela, les moyens de produire de l'énergie se tournent de plus en plus vers les ressources renouvelables (Ouh, le subtil placement produit...). Mais cela ne suffira pas, cela ne peut pas et ne doit pas suffire. Le meilleur mégawatt est celui qu'on ne produit pas parce qu'il n'est pas consommé. Il est absolument nécessaire de travailler l'efficacité énergétique. C'est par elle que nos besoins en énergie baisseront réellement, et ainsi nos besoins en nouveaux moyens de la produire. Cela représente des milliards d'€, de la pollution en moins, et donc des vies humaines épargnées (je ne vais pas refaire le coup du placement produit mais dans le lien ci-dessus, j'avais relayé une étude qui dénombrait à 50 000 morts en France par an dues à la pollution).
Pour le moment, certains outils ont été mis en place, à chaque vente de bien immobilier, un bilan énergétique est requis. Qu'en fait-on ? Je ne suis pas certain qu'il ne soit pas uniquement à destination d'information de l'acheteur. On octroie des aides pour la rénovation des logements. Tous les bâtiments nouvellement construits sont astreints à des règles de plus en plus strictes en termes de consommation énergétique,...
Tout cela est super, mais cela donne un peu l'impression d'un assemblage disparate de mesures sans commune mesure avec les enjeux. Je crois en l'absolue nécessité de piloter la rénovation de l'habitat, à commencer par les plus énergivores. Or comment piloter sans une vision analytique du parc immobilier français. Je prône donc l'établissement d'une grande base de données des logements français (35 millions si on en croit l'Insee). Cela demande un boulot très conséquent mais je le crois indispensable.

Je sais ce que vous vous dites, aïe, il a fait un mauvais copier-coller, on n'est pas du tout dans le sujet. Mais je vous rassure j'y viens.

Utiliser des appelés pour collecter les informations

Faisons un petit calcul. Si un binôme d'appelés fait 3 visites par jour sur disons 200 jours par an. Il suffirait de disposer en gros de 25 000 appelés pendant 5 ans pour couvrir tout le parc des 35 millions de logements. Sur les 750 000 personnes d'une classe d'âge, cela ne me paraît pas impossible à trouver.

Que trouverait-on dans cette base de données ?

Imaginons que pour chaque logement, on sache décrire : l'état de l'isolation, la présence ou non de double-vitrage, les moyens de chauffage, les contraintes spécifiques (lieux classés), les efforts déjà réalisés en termes d'énergie renouvelables, les toits plats ou exposés au sud et donc exploitables, les mètres carrés, le nombre de personnes qui l'occupent... et qu'on puisse croiser cela avec la consommation d'énergie. Nous aurions alors le hit parade précis, complet des logements, et nous saurions ainsi quelle politique mener ou du moins où concentrer nos efforts. Le but final est bien sûr de faire disparaître les logements les plus énergivores par des aides à la rénovation cette fois parfaitement ciblées et à même de prendre en compte les cas particuliers en termes sociaux et/ou économiques.
Ce ne peut être qu'une première étape de diagnostic énergétique mené par de simples appelés, mais pourrait permettre dans les cas les plus complexes de déclencher une contre-visite par de vrais professionnels pour une démarche plus approfondie.

Bonus

Si en plus, la visite pouvait être le prétexte à un petit audit simple du reste : électroménager, ampoules, etc, que le but et les règles de recyclage locales pouvaient être confirmées, que quelques conseils de bon sens énergétique pouvaient être rappelés, je suis convaincu que le gain pourrait être énorme.

Au bout de ces 5 ans, il serait nécessaire de conserver une force de frappe de 25 000 (ou peut-être moins) appelés pour faire vivre cette base de données (la mettre à jour au fur et à mesure des rénovations et des constructions) et pourquoi pas étendre le mécanisme aux entreprises.

Avantages / Inconvénients

Je vois plusieurs avantages à cette idée : 
1. Fournir une mission pleine de sens aux appelés, moi j'aurais adoré faire ça.
2. Avoir une information détaillée qui permettent enfin de piloter. Et j'entends par pilotage, mener des plans d'actions ciblés, efficaces et dont les bénéfices peuvent être mesurables.
3. Les aides à la rénovation énergétique pourraient ainsi être orientées avec plus d'incitations financières ou de coercition en fonction des situations sociales des occupants et/ou des propriétaires.
4. Je suis convaincu que le recensement systématique pourrait aussi permettre de déceler certaines fraudes.
5. In fine, l'idée d'éradiquer le scandale de la précarité énergétique (des personnes avec peu de ressources choisissent de ne pas se chauffer parce qu'ils occupent des logements trop énergivores) devrait être une priorité absolue

Je me suis fait violence, mais j'ai trouvé des inconvénients. 
Tout cela a un coût. Au delà de celui des appelés qui doit être réglé de manière globale, il leur faut un encadrement, des formations, des locaux, du matériel, un système informatique...cela représente beaucoup d'argent, mais si cela peut éviter l'investissement d'un (ou plusieurs) nouvel EPR (dont le coût avoisine la dizaine de milliards à l'unité), je reste persuadé que c'est gagnant.
Cela touche-t-il aux libertés individuelles ? Je n'en suis pas convaincu. Si on y réfléchit bien, cela va dans le même sens que la vignette crit'air de nos voitures.

mercredi 30 août 2017

Le service national


Bonjour à tous, 
J'espère que la reprise se passe bien et que vous êtes en pleine forme après ces vacances. 

Aujourd'hui, j'aimerais aborder le sujet du service national, mais je dois bien admettre que j'ai une petite idée derrière la tête, qui fera l'objet d'un post suivant. 

Je crois avoir compris qu'Emmanuel Macron souhaite rétablir le service national, peut-être pas sous son ancienne forme mais au moins dans l'idée. Je fais partie de ces générations qui ont donné 10 mois de leur vie à la France. Wouah, écrit comme ça, c'est un peu grandiloquent, mais j'assume. 

Autant le dire tout de suite, je soutiens cette idée jupitérienne, au moins sur le principe, bien entendu. En effet, comme sur beaucoup d'autres sujets, le pouvoir en place a lancé de grandes idées, parfois contradictoires, souvent floues mais jamais détaillées. Alors le rétablissement d'un service national dans les faits peut s'avérer une catastrophe, ou bien une vraie réussite en fonction du comment. Je ne discuterai donc ici que du principe. 

Rétablir le devoir 

Trop de nos concitoyens se comportent actuellement comme si tout leur était dû, agissant comme des enfants gâtés. Ils oublient à mon avis qu'au delà des difficultés de la vie quotidienne, nous avons beaucoup de chance d'être nés dans un pays comme la France. Personnellement, j'en retire plus de reconnaissance que de fierté. La démocratie, la liberté, la paix, la sécurité, le libre accès à l'enseignement et à la santé, tout cela demeure évidemment perfectible au global et cache des injustices et des inégalités, mais à comparer avec les autres pays du monde, nous sommes plutôt vernis. C'est vrai, nous payons tous des impôts pour cela mais donner un peu de son temps pour le pays doit permettre de rétablir l'idée que nous avons des droits ET des devoirs face à la nation. Ces derniers ne peuvent pas se résumer à payer des impôts aussi élevés soient-ils.

Sentiment national 

Non, je ne suis pas en train de tourner facho, mais je crois que le sentiment national est la meilleure façon de combattre les communautarismes qu'ils soient beurs et islamistes ou blancs et catholiques ou autres d'ailleurs. Face à la crise, tous avons le réflexe de nous replier sur nous-mêmes, ou sur sur une communauté plus restreinte que le pays dans son entier. Alors être ensemble pour œuvrer pour son pays est une bonne manière de rappeler qu'au delà des couleurs, des religions, des conditions sociales, nous avons tous choisi de partager notre destin dans un seul et même pays. 

Mélange et confrontations 

De mon expérience du service national, j'ai surtout retenu cela. J'ai fait 10 mois avec de jeunes hommes que je n'aurais jamais croisés sinon. Nous étions tous très différents au départ mais nous partagions cette expérience. Et il y a beaucoup de richesse à en retirer. Certains étaient dans le civil de petites frappes, mais en autant de temps, on a le loisir de découvrir les individus au delà des apparences ou des postures. Alors bourgeois, intellectuels, délinquants, on est tous pareils, on a tous nos complexes, nos difficultés dans nos relations amoureuses, ou familiales, et aux alentours de 20 ans, plein de questions sur notre avenir, les mêmes peurs et appréhensions. On ne part pas, c'est certain, tous avec les mêmes chances dans la vie, mais pour certains se rendre compte qu'on est privilégié  et pour les autres qu'un avenir est possible est déjà précieux. 
La France est un énorme mélange, alors y a t-il plus formateur que de sortir de son microcosme pour être confrontés aux autres ? Il y a eu des frictions bien sûr, j'étais l'un des rares bac+5, certains s'attendaient à ce que je les méprise et donc me méprisaient par une sorte de complexe d'infériorité débile. Mais on était dans le même bateau, et quand cela a été expliqué puis compris de part et d'autre, le dialogue a pu s'installer. 
Donner l'opportunité à des jeunes de rencontrer des gens différents d'eux, quelle chance ! Rien que pour cela, il faut rétablir le service national. 

Argument économique 

Toute une classe d'âge pendant 3, 6, 9 ou 12 mois occupés, cela libère du travail et fait donc mécaniquement baisser le chômage. Ce n'est pas mon argument préféré, mais il existe, il faut en parler. 
Cela a certainement un coût, mais les débats où l'on ne parle que des coûts en oubliant les bénéfices me gavent (ou l'inverse d'ailleurs) parce qu'ils sont biaisés et subjectifs. Or là le bénéfice retiré est tellement impalpable, non mesurable pour chaque individu et donc au final pour la société toute entière qu'il me paraît difficilement discutable. 

Comment rater / réussir le rétablissement du service national ?

Non, rassurez-vous, je ne me suis pas découvert le don de science infuse pendant l'été, j'ai juste quelques idées (et arguments rattachés) à faire valoir.
Nous avons tous en tête des histoires de services nationaux qui n'ont servi à rien qu'à entretenir des casernes et donner des boucs émissaires à des sous-officiers en mal de pouvoir. 
Il est impératif, et là dessus au moins je suis catégorique de donner du sens à cette période. Chaque jeune appelé doit apprécier le bénéfice rendu au pays par son action, avoir le privilège d'en retirer une forme de fierté et de satisfaction. Cette période de la vie doit l'asseoir en tant que citoyen de plein droit et donc pitié pas de missions vides de sens. J'ai quelques idées dans l'humanitaire, dans la protection de l'environnement, dans l'aide sociale ou scolaire qui pourraient être développées. Ce que je ferai peut être d'ailleurs.
Cette expérience devrait pouvoir être valorisante dans un CV. Aller creuser des puits à l'autre bout du monde qu'on soit coiffeur, charcutier ou ingénieur de formation ne peut être qu'un plus au recrutement.
La durée, on parle de 3 mois, cela ne me paraît pas suffisant. En effet, en si peu de temps, on n'a pas le temps de se lier avec des personnes venant d'horizons très différents au départ. 6 mois me paraît le minimum, et si on laissait aussi le choix aux jeunes de faire plus, 6, 9, ou 12 mois ? Cela permettrait de rendre cette expérience moins contraignante car choisie. 
Les appelés pourraient tout aussi bien décider de qu'ils vont faire durant cette période, au moins sur le grand thème. J'imagine assez bien un formulaire sous la forme suivante : 1er choix : humanitaire pour 12 mois, 2ème choix : aide scolaire pour 6 mois, etc. Enfin, à supposer que cela fonctionne mieux que le fameux système APB.

Le dernier point que je souhaite aborder ici, c'est que nous pourrions imaginer que des appelés soient en soutien aux forces armées sur l'opération Vigipirate, afin de soulager ces dernières. Pourquoi pas ? C'est bien ce que certains ont pu faire en d'autres temps. Attention de bien vérifier à qui on fournit un fusil d'assaut quand même...
 
Aïe, je voulais faire court, c'est encore raté...

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vendredi 18 août 2017

Barcelone - Charlottesville

C'est fou comme parfois l'actualité fait s'entrechoquer certains événements. Nous nous étions à peine remis de Charlottesville et des rebonds suite aux réactions plus que moyennes de la mèche blonde présidentielle qu'on replonge dans l'horreur d'une attaque à la voiture bélier dans l'avenue la plus passante de l'une des villes les plus touristiques d'Europe.

La similitude des modes opératoires m'a fait réfléchir, et si ces mouvements Alt-Right, suprémacistes, néo-nazis d'un côté et jihadistes, islamistes, terroristes (terme qui peut s'employer des deux côtés) de l'autre possédaient plus de points communs que le recours à la terreur ?

Les principes de réflexion sont fondés de part et d'autre sur la haine de l'autre, la peur de son altérité et la volonté de le dominer pour imposer ses opinions. 
De même, le recours à la violence, dans les actes et les propos paraissent comme un signe de faiblesse. Si les idées défendues étaient légitimes, la violence serait inutile, il suffirait de les imposer par le raisonnement. 
La religion est aussi bien souvent un pilier de leurs raisonnements, or à supposer l'existence d'un dieu, comment pourrait-il supporter ces agissements ? En effet, si on pose l'hypothèse d'un Dieu, c'est lui qui a créé l'humanité, avec toutes ses singularités, et s'il l'a fait, c'est pour qu'elle s'épanouisse, certainement pas pour qu'elle se tape dessus au moindre prétexte.
Le repli sur soi ou sa communauté est le ressort de ce type de mouvements qui provoque invariablement un appauvrissement intellectuel. 

Enfin, le plus dingue dans tout cela, c'est que ces deux camps pour résumer fachos et terroristes s'alimentent l'un l'autre. Je suis convaincu que plus un camp s'affirme et se radicalise, et plus l'autre grossit ses rangs et affirme lui aussi ses convictions. Pour dire les choses autrement, les fachos renforcent les terroristes et inversement.

Mais il est un peu facile de condamner "des gros cons" sans chercher à comprendre. Je crois que toutes ces personnes qui se laissent embrigader dans ces idées extrémistes ont conscience que le monde est dur et profondément injuste. Ils cherchent alors des boucs émissaires, les "bronzés" pour les uns, les "impies" pour les autres. Je pense difficile de retourner quelqu'un qui est convaincu au départ que ce sont les uns ou les autres qui sont responsables de son malheur ou du malheur qu'il constate. Non, la seule solution est de construire, de reconstruire un monde plus juste. Vaste sujet bien utopique mais je crois que c'est le message que nous devons retenir de ces flambées de violence. Je crois même que nous n'avons pas le choix. Le monde tel qu'il fonctionne actuellement laisse beaucoup de monde sur le côté de la route, certains d'entre eux acceptent leur sort avec fatalité mais d'autres se révoltent et souhaitent en découdre. or l'exclusion va croissante, donc fatalement, nous aurons à faire face à de plus en plus de "révoltés". Devons-nous nous "habituer" à subir des attaques terroristes de tous bords, ou bien nous attaquons-nous au problème à la base ?

jeudi 17 août 2017

Les problèmes de la France - J'aimerais bien donner mon avis 8

Previously

Oui je sais, j'ai un peu laissé en plan cette série passionnante (non le terme n'est pas trop fort..) de posts perturbé que j'ai été par diverses activités bloggesques et autres. Alors avant de réattaquer dans le dur, je me suis dit qu'un petit point de synthèse n'était pas superflu. Voyons cela.

Dans le premier numéro, je me questionnais sur ce qu'on pouvait attendre légitimement d'un état en repartant à la base.
Le deuxième numéro tentait une synthèse des activités de l'Etat, oui je sais c'est un peu prétentieux, tant pis j'assume...
Le troisième numéro listait ma vision des attentes légitimes d'un citoyen vis à vis de l'Etat français.
Le quatrième reprenait lui toutes les forces de notre pays.
Le cinquième abordait les services publics.
Le sixième traitait le point de l'indépendance de l'Etat.
Et le septième et dernier en date questionnait les problématiques budgétaires.

La redistribution

Elle est le corollaire immédiat du sujet budgétaire précédent. Alors, en première analyse, on pourrait penser que cela ne concerne que les gros pans de notre Sécu : retraite, chômage, assurance maladie, allocations familiales, rsa et puis basta, mais non j'y inclus aussi les emplois aidés, les allègements de charges, les dispositifs tels que le CICE et la foultitude d'aides publiques qui existent mais qui sont inconnues du grand public, et difficilement lisibles pour les initiés. 

Là aussi, la nécessité de simplification est criante. Ma proposition est donc évidente, quitte à baisser le niveau de chacune des aides, faisons en sorte que tous ceux qui sont éligibles à une aide la touche. Une sorte de guichet unique pourrait nous aider en cela. Et, chassons de manière impitoyable toute espèce de fraude. Chaque aide doit être de plus évaluée de manière objective et systématique pour rendre compte de son efficacité et ceci à intervalles réguliers.

Pour les retraites, le constat est tout aussi évident, la population française vieillit, il est nécessaire de travailler plus longtemps mais aussi d'harmoniser les différents régimes et enfin de prendre en compte la pénibilité de la vie professionnelle. Oui, c'est bien ça... mais... comment fait-on ? En effet, dans certaines branches de l'économie, passé 45 ans un collaborateur est un senior, donc quelqu'un dont il est indispensable de se débarrasser. Régler ce problème est un pré-requis à toute réforme de la retraite. Même si la solution est loin d'être triviale. Une idée pourrait être un départ progressif à la retraite avec passage par un temps partiel ? Ce qui pourrait permettre aussi d'éviter de se retrouver brutalement à la maison et donc de s'organiser petit à petit sa nouvelle vie.

Pour les dépenses de maladie, nous sommes tous plus ou moins conscients que certains abusent. On en connait tous des personnes qui sont toutes les semaines dans un cabinet médical, alors que la solution serait peut-être, plutôt, des séances psy. Et je ne parle même pas des véritables escroqueries ou des médecins qui ont la main super lourde sur leurs ordonnances. Je suis convaincu que fouiller dans la liste des remboursements de la sécu pour détecter les comportements déviants pourrait faire l'objet d'un audit et ensuite adopter les mesures pertinentes. 
Cependant, ce qui peut (devrait) être fait très rapidement c'est le remboursement des médicaments à hauteur du prix des génériques (quand ils existent). 

Pour le chômage, je suis sceptique. Pour avoir été dans cette position, je sais que c'est déjà compliqué d'assumer ce statut, ou plutôt cette absence de statut alors j'imagine assez mal accepter un poste à plusieurs centaines de kilomètres de chez moi et de mes enfants. Je manque de flexibilité ? Oui. Donc passer par la contrainte d'accepter n'importe quel job sans liens vraiment évidents avec le précédent en termes de compétences, de localisation ou même de revenus ne me paraît pas évident, ni sain
En revanche, je crois savoir qu'une multitude de postes ne trouvent pas de candidats à mettre en face. Je me demande si ce croisement offres/demandes ne peut pas être optimisé. L'idée qu'on puisse résorber une partie du chômage rien qu'en croisant mieux les jobs et les chômeurs me paraît séduisante et pas complètement utopiste.

jeudi 10 août 2017

Les 100 jours de Macron et puis quoi ?


Vous avez dû me trouver bien silencieux ces dernières semaines vous qui êtes mes fidèles lecteurs (si si il y en a bien quelques uns). Certes, il y a eu les vacances, des publications sur les autres blogs mais surtout il ne s'est quand même pas passé grand chose. C'est vrai que la dernière année avait été agitée avec les différentes échéances électorales (primaires, présidentielles, législatives), je crois qu'on ressent tous le besoin de souffler un peu, de digérer. mais notre Jupiter nous avait promis une présidence active surtout dans les premiers mois. Que constate-t-on ? Je vais revenir dans le détail sur ce qui s'est passé mais en termes de politique intérieure, j'avoue que les débats sur les ordonnances, la loi travail, la loi de moralisation de la vie politique, ben moi je n'y ai encore rien compris. L'impression globale que j'avais de Macron lors de la campagne ne fait que se renforcer. c'est flou, ça manque de vision. Essayons nous à un petit bilan, celui des fameux "100 jours". 

Le positif 

Oui il y en a. Sur la scène internationale, la position de la France s'est affirmée. Le coup de comm "Make our planet great again" est un coup de génie, du moins sur le plan marketing. Le traitement que Jupi a réservé à Poutine et Trump a été beaucoup discuté, mais j'avais lu une phrase qui m'avait beaucoup marqué "La diplomatie, c'est savoir discuter avec ceux avec qui on n'est pas d'accord". Soit, discutons, et traitons les avec les égards dûs à leur place dans le monde, et restons fermes sur ce qui nous oppose. Rien à redire à cela. Et sur le plan national ? bof, bof, voyons cela 

Les couacs 

"Y en a " (référence ...). Bayrou obligé de quitter son poste très rapidement, les nouveaux députés se faisant bizutter, les atermoiements sur les APL, ceux sur la moralisation politique, ceux sur le rôle de première Dame. Tout cela fait un peu brouillon mais pour être honnête, c'est peu toujours pareil, non ? Ce qui m'étonne un peu plus c'est la chute dans les sondages des deux têtes de l'exécutif. Il faudrait qu'ils m'expliquent, ceux qui ont changé d'opinion. Il ne s'est encore rien passé, et Jupi est globalement sur la ligne défendue avant : Floue, peu lisible, mais libérale, très libérale. Je trouve d'ailleurs assez frappant que quelqu'un qui est maître dans l'art de communiquer puisse rendre une copie aussi peu claire sur les mesures à venir. Certes, on connaissait l'écossais circulaire très intelligent, déterminé et fonceur, mais la campagne nous l'avait présenté à l'écoute. Le mouvement En marche partait d'une idée de démocratie participative, et là on découvre une confiance absolue en lui-même et un Jupiter assez peu prompt à partager le pouvoir. Je peux comprendre en effet que cela puisse décevoir. 

Et puis ce qui déconne 

"Y en a aussi" (référence ...la même...). Il faut vraiment que je me rencarde sur le fonctionnement des institutions et en particulier sur les ordonnances parce que là je n'y comprends plus rien. Les oppositions vent-debout contre ce mode de fonctionnement dénonçant le manque de débat démocratique et puis finalement le débat a bien lieu. Sur les deux grandes lois à venir : travail et moralisation, moi qui suis un spectateur attentif de la vie politique, je suis tout bonnement incapable de savoir et donc de dire ce qu'elles contiennent. Sont-elles trop dans le détail ? trop compliquées ? mal expliquées par la majorité ? mal critiquées par l'opposition ? les explications des deux bords sont elles mal relayées par les médias ? Je n'en sais rien et ça m'ENERVEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE........ J'ai rarement eu autant l'impression que les choses se faisaient dans mon dos alors que les deux sujets m'intéressent beaucoup. Ne nous donnera-t-on les moyens de comprendre qu'une fois les lois mises en application ? Qu'une fois qu'il sera trop tard ? 

Le cas Hulot 

Le présentateur télé m'a toujours profondément agacé, mais j'ai aimé le militant écolo parce qu'il était honnête dans ses convictions, le ministre me laisse pour le moment sceptique. Pas ou peu d'annonces concrètes ont été faites même sur des mesures à venir. Le bénéfice du doute me fait dire qu'il a une énorme somme de boulot et qu'il est en train de préparer plein de choses enthousiasmantes. Néanmoins, je ne voudrais pas que sa position ministérielle ne lui donne pas plus de moyens d'agir dans le réel que ce qu'il faisait à la tête de sa fondation. Si moi, fan presque inconditionnel, je me pose cette question, il n'est pas impossible que d'autres aussi, peut être que lui-même.... 

Conclusion 

On peut imaginer que le gouvernement est au boulot, et qu'il prend la mesure des chantiers à instruire. Mais Macron nous avait promis que ça allait bouger, vite et fort. Le calme avant la tempête ? 


PS 

Je me méfie des réactions sur les événements et préfère prendre un peu de hauteur (du moins j'essaie...). Mais "l'affaire Air bnb" (je ne sais même pas comment cela s'écrit) me paraît assez révélatrice. Le ministre de l'économie a réagi en promettant une initiative franco-allemande sur les impôts des géants du net. Super, enfin ! Mais... ces entreprises seraient-elles donc les seules à procéder à des optimisations fiscales moralement un poil douteuses même si légales ? Ou pourrait-on aussi imaginer que certains grands groupes internationaux seraient assez bien avisés de payer un peu plus d'impôts sur le territoire pour correspondre à leur activité réelle ? 


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mercredi 28 juin 2017

Un an déjà

Un an déjà que j'ai fait mon premier post, c'était à l'occasion du funeste Brexit. J'ai eu envie de revenir sur cette année de blogging mais tout d'abord quelques chiffres :

1992 visites autant dire presque 2000 (le cap des 1000 visites a été franchi le 23 Mars)
69 articles publiés avec ci-dessous le top 10 des articles les plus lus :

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Deux blogs sont même nés de celui-ci :
dandd-passibrevesdecomptoir.blogspot.fr/ : un blog de dialogues avec mon pote Dédé
et
actualites-enr.blogspot.fr/ : un blog ciblé directement sur les news écolos que vous avez pu suivre ici jusque là.

J'ai même 3 abonnés...

L'idée d'alimenter un blog m'a depuis longtemps traversé l'esprit. Entre autres parce qu'il était pour moi a priori la meilleure façon de m'exprimer, et cela se confirme avec le temps. Je n'ai jamais fait ça pour gagner de l'argent (et heureusement d'ailleurs, ... ;-) )mais plus pour partager mes idées et résultats de recherches sur le web. Ma plus grande satisfaction est que l'envie soit intacte au bout d'un an, c'est bon signe. J'ai pu croiser certains de mes lecteurs et certains m'ont encouragé à persévérer, et même si je ne le fais pas pour ça, ça fait toujours plaisir...

Dans l'absolu, j'aimerais que ce(s) blog(s) devienne(-nt) plus participatif(-s). Le blog avec Dédé n'étant qu'une illustration de ce qui est possible. Je vous invite donc à vous exprimer, ici, sur FB, dans la vraie vie, installons le débat. Je crois en effet fermement que les idées ne valent que par leur confrontation à l'avis et l'analyse des autres.

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Je ne comprends pas tout - Les gilets jaunes

De la difficulté d'écrire sur le mouvement des gilets jaunes Plusieurs fois j'ai entamé la rédaction d'un article concernant ...