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mercredi 30 août 2017

Le service national


Bonjour à tous, 
J'espère que la reprise se passe bien et que vous êtes en pleine forme après ces vacances. 

Aujourd'hui, j'aimerais aborder le sujet du service national, mais je dois bien admettre que j'ai une petite idée derrière la tête, qui fera l'objet d'un post suivant. 

Je crois avoir compris qu'Emmanuel Macron souhaite rétablir le service national, peut-être pas sous son ancienne forme mais au moins dans l'idée. Je fais partie de ces générations qui ont donné 10 mois de leur vie à la France. Wouah, écrit comme ça, c'est un peu grandiloquent, mais j'assume. 

Autant le dire tout de suite, je soutiens cette idée jupitérienne, au moins sur le principe, bien entendu. En effet, comme sur beaucoup d'autres sujets, le pouvoir en place a lancé de grandes idées, parfois contradictoires, souvent floues mais jamais détaillées. Alors le rétablissement d'un service national dans les faits peut s'avérer une catastrophe, ou bien une vraie réussite en fonction du comment. Je ne discuterai donc ici que du principe. 

Rétablir le devoir 

Trop de nos concitoyens se comportent actuellement comme si tout leur était dû, agissant comme des enfants gâtés. Ils oublient à mon avis qu'au delà des difficultés de la vie quotidienne, nous avons beaucoup de chance d'être nés dans un pays comme la France. Personnellement, j'en retire plus de reconnaissance que de fierté. La démocratie, la liberté, la paix, la sécurité, le libre accès à l'enseignement et à la santé, tout cela demeure évidemment perfectible au global et cache des injustices et des inégalités, mais à comparer avec les autres pays du monde, nous sommes plutôt vernis. C'est vrai, nous payons tous des impôts pour cela mais donner un peu de son temps pour le pays doit permettre de rétablir l'idée que nous avons des droits ET des devoirs face à la nation. Ces derniers ne peuvent pas se résumer à payer des impôts aussi élevés soient-ils.

Sentiment national 

Non, je ne suis pas en train de tourner facho, mais je crois que le sentiment national est la meilleure façon de combattre les communautarismes qu'ils soient beurs et islamistes ou blancs et catholiques ou autres d'ailleurs. Face à la crise, tous avons le réflexe de nous replier sur nous-mêmes, ou sur sur une communauté plus restreinte que le pays dans son entier. Alors être ensemble pour œuvrer pour son pays est une bonne manière de rappeler qu'au delà des couleurs, des religions, des conditions sociales, nous avons tous choisi de partager notre destin dans un seul et même pays. 

Mélange et confrontations 

De mon expérience du service national, j'ai surtout retenu cela. J'ai fait 10 mois avec de jeunes hommes que je n'aurais jamais croisés sinon. Nous étions tous très différents au départ mais nous partagions cette expérience. Et il y a beaucoup de richesse à en retirer. Certains étaient dans le civil de petites frappes, mais en autant de temps, on a le loisir de découvrir les individus au delà des apparences ou des postures. Alors bourgeois, intellectuels, délinquants, on est tous pareils, on a tous nos complexes, nos difficultés dans nos relations amoureuses, ou familiales, et aux alentours de 20 ans, plein de questions sur notre avenir, les mêmes peurs et appréhensions. On ne part pas, c'est certain, tous avec les mêmes chances dans la vie, mais pour certains se rendre compte qu'on est privilégié  et pour les autres qu'un avenir est possible est déjà précieux. 
La France est un énorme mélange, alors y a t-il plus formateur que de sortir de son microcosme pour être confrontés aux autres ? Il y a eu des frictions bien sûr, j'étais l'un des rares bac+5, certains s'attendaient à ce que je les méprise et donc me méprisaient par une sorte de complexe d'infériorité débile. Mais on était dans le même bateau, et quand cela a été expliqué puis compris de part et d'autre, le dialogue a pu s'installer. 
Donner l'opportunité à des jeunes de rencontrer des gens différents d'eux, quelle chance ! Rien que pour cela, il faut rétablir le service national. 

Argument économique 

Toute une classe d'âge pendant 3, 6, 9 ou 12 mois occupés, cela libère du travail et fait donc mécaniquement baisser le chômage. Ce n'est pas mon argument préféré, mais il existe, il faut en parler. 
Cela a certainement un coût, mais les débats où l'on ne parle que des coûts en oubliant les bénéfices me gavent (ou l'inverse d'ailleurs) parce qu'ils sont biaisés et subjectifs. Or là le bénéfice retiré est tellement impalpable, non mesurable pour chaque individu et donc au final pour la société toute entière qu'il me paraît difficilement discutable. 

Comment rater / réussir le rétablissement du service national ?

Non, rassurez-vous, je ne me suis pas découvert le don de science infuse pendant l'été, j'ai juste quelques idées (et arguments rattachés) à faire valoir.
Nous avons tous en tête des histoires de services nationaux qui n'ont servi à rien qu'à entretenir des casernes et donner des boucs émissaires à des sous-officiers en mal de pouvoir. 
Il est impératif, et là dessus au moins je suis catégorique de donner du sens à cette période. Chaque jeune appelé doit apprécier le bénéfice rendu au pays par son action, avoir le privilège d'en retirer une forme de fierté et de satisfaction. Cette période de la vie doit l'asseoir en tant que citoyen de plein droit et donc pitié pas de missions vides de sens. J'ai quelques idées dans l'humanitaire, dans la protection de l'environnement, dans l'aide sociale ou scolaire qui pourraient être développées. Ce que je ferai peut être d'ailleurs.
Cette expérience devrait pouvoir être valorisante dans un CV. Aller creuser des puits à l'autre bout du monde qu'on soit coiffeur, charcutier ou ingénieur de formation ne peut être qu'un plus au recrutement.
La durée, on parle de 3 mois, cela ne me paraît pas suffisant. En effet, en si peu de temps, on n'a pas le temps de se lier avec des personnes venant d'horizons très différents au départ. 6 mois me paraît le minimum, et si on laissait aussi le choix aux jeunes de faire plus, 6, 9, ou 12 mois ? Cela permettrait de rendre cette expérience moins contraignante car choisie. 
Les appelés pourraient tout aussi bien décider de qu'ils vont faire durant cette période, au moins sur le grand thème. J'imagine assez bien un formulaire sous la forme suivante : 1er choix : humanitaire pour 12 mois, 2ème choix : aide scolaire pour 6 mois, etc. Enfin, à supposer que cela fonctionne mieux que le fameux système APB.

Le dernier point que je souhaite aborder ici, c'est que nous pourrions imaginer que des appelés soient en soutien aux forces armées sur l'opération Vigipirate, afin de soulager ces dernières. Pourquoi pas ? C'est bien ce que certains ont pu faire en d'autres temps. Attention de bien vérifier à qui on fournit un fusil d'assaut quand même...
 
Aïe, je voulais faire court, c'est encore raté...

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