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mardi 25 avril 2017

Lepen - Macron

C'est donc le deuxième tour qui nous est proposé. J'aimerais (j'espère m'y tenir jusqu'à la fin du texte) pouvoir proposer une analyse dégagée de toute aigreur ou amertume. Je trouve qu'on en lit beaucoup trop par ailleurs sans ajouter moi aussi à la meute hurlante.

Aucun des candidats représentés au second tour ne partage mes idées. Je méprise au plus haut point ceux qui parce que leur candidat a perdu estiment que les Français sont des moutons ou des musculo-respiratoires. Il est de la responsabilité des candidats et de tous ceux qui militent pour eux d'expliquer pour qui voter. Ne pas être compris dépend uniquement de la capacité de pédagogie de chacun.
Il n'y a pas à rechercher la faute dans les médias ou ailleurs. Il faut assumer.

Pour achever ce préambule, je voudrais ajouter ceci. Nous avons entendu beaucoup de personnes prétendre qu'en cas de victoire de l'une ou de l'autre, ils quitteraient le pays. Nonobstant que le départ de BHL de France me paraissait par exemple assez tentant, c'est une attitude irresponsable, enfantine, capricieuse, trop peu respectueuse de la démocratie et révélatrice de l'époque actuelle. Ça ne me plait pas, alors je zappe. Il y a des RCBR qui se perdent...

Sur le fond et de manière globale, je retiens de ce premier tour une volonté exprimée de manière assourdissante de changements.
Macron (l'écossais circulaire) sous l'image du renouveau, Lepen en rupture avec le système établi, et le gros score de Mélenchon et une France insoumise sont des révélateurs de cette envie de rompre avec le passé.
Les deux grands partis qui sont les principaux vaincus de cette élection feraient assez bien d'entendre le message s'ils ne veulent pas accroître le décalage entre eux et la population.

Les analystes politiques veulent cristalliser le débat entre les deux finalistes autour de l'Europe. L'une en effet veut tout brûler et l'autre trouve que c'est magnifique. Alors, oui j'aurais aimé entendre une troisième voix un poil plus constructive. Mon attachement pour l'Europe est énorme, je me sens même bien plus Européen que Français, mais force est de constater qu'elle est en panne, et qu'il est nécessaire de réformer et peut-être même un peu plus qu'aux entournures. Donc entre deux positions opposées mais caricaturales on n'a que l'embarras du choix, mais on a surtout l'embarras.

Non, je ne peux pas voter Lepen. Je ne vais pas m’appesantir sur ses idées, même matinées de respectabilité, le fond fascisant est bien là et c'est totalement inacceptable. Mais ce qui me frappe le plus, c'est l'invariable réponse glanée auprès des militants FN. "On n'a qu'à essayer Marine, ça ne peut pas être pire qu'avec les autres."
Ah ben si, ça peut être pire, bien pire même. Nous ne vivons pas dans un pays en guerre, ni en faillite. Et le risque du vote FN se situe bien à ce niveau.

J'ai déjà eu l'occasion de le dire ici, le changement pour le changement n'est pas un raisonnement qui tient bien longtemps. Lepen n'offre pas un changement souhaitable parce que tous les risques n'ont pas été bien mesurés.

Macron, pour tout dire ne me plait pas non plus. Il est à mon sens une pure image marketing. Faites l'exercice de lecture de son programme, ce que je viens de faire avant de me lancer dans la rédaction de cet article. On y retrouve la tonalité des discours. C'est beau, c'est grand et creux. Oui bien sûr la guerre c'est mal, et tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Laissez moi illustrer mon propos sur des sujets qui me parlent, les gaz de schistes par exemple. L'exploitation des gaz de schistes sera interdite mais la recherche sur le sujet sera soutenue par le gouvernement !!! Pour le nucléaire, l'objectif de le faire passer à 50 % de la production électrique en 2025 est maintenu mais il est capable de dire dans la phrase suivante qu'il est convaincu que l'objectif n'est pas tenable.

Que retenir donc de ces entrechats ? Certains auront entendu ce qu'ils voulaient entendre et en seront satisfaits, d'autres dont je fais partie ne comprennent plus rien dans sa position tant il est capable de dire dans la même phrase blanc et noir.

Cependant, toutes ses positions ne sont pas aussi floues. Son libéralisme économique est assumé. Je ne crois pas que ce soit une solution, à considérer les dérives actuelles de ce système.
Privilégier le dialogue social dans l'entreprise me paraît par exemple d'une naïveté manifeste et décalé des réalités de ce que je peux vivre au quotidien tant dans ma société que chez mes clients. Le monde de l'entreprise n'est pas démocratique et n'est même pas fait pour l'être.

Ma conviction s'affirme donc de jour en jour. On va vers un avenir bien incertain. Président et assemblée ne seront pas de la même couleur. L'assemblée sera très certainement d'ailleurs très multicolore. Je suis aussi convaincu que cela aurait été le cas avec un autre duel. On file directement vers une crise politique plus ou moins importante en fonction des résultats des trois prochaines élections.
Le changement, la rupture tant attendus par la majorité des Français vont bien arriver par les urnes mais certainement pas portés par un homme ou une femme, mais plus par la confusion. Est-ce la meilleure façon de s'en sortir par le haut ??




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