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mardi 26 septembre 2017

RCBR N°3 : La SFEN nous prend vraiment pour des c...

La SFEN (Société Française de l'Energie Nucléaire) vient de publier une note qui présente leur vision des coûts du nucléaire.

Ils ont pour cela inventé une nouvelle notion : "le coût cash", qui compte ce qui sort et rentre de la poche de l'exploitant du parc actuel. Donc, il exclut de facto l'investissement initial qui a déjà été amorti, il exclut aussi le prix d'investissement de nouveaux moyens de production.

Ce fameux coût cash ressort à 33 € du MWh quand EDF estime que le coût du MWh nucléaire est de 56 €/MWh et la cour des comptes de 61 €/MWh. La SFEN prétend qu'aucune autre énergie ne saurait atteindre dans les 20 ans à venir ce niveau de coûts. Ce qui est déjà faux à considérer que certains projets éoliens allemands ont été positionnés sur cette échelle de prix.

Pour resituer, 33 €/MWh, c'est près du quart du prix garanti pour l'EPR de Flamanville. Bizarre, non ?

Mais revenons une seconde sur la logique de départ. La SFEN considère par un tour de passe passe que le coût de l'investissement initial ne doit pas être pris en compte dans le calcul du coût. Mais à ce compte là, à combien ressort le coût cash d'une éolienne ? d'un panneau photovoltaïque ? On ne doit pas être loin des 10 €. Alors pourquoi continuer à payer une énergie 3 fois trop cher ???

Mais le tour de magie n'est pas fini.
Concernant le démantèlement, le raisonnement est de dire qu'une centrale tourne 10, 20 ou 60 ans de plus, cela ne fera pas baisser ce poste de dépenses. C'est vrai, mais de là à l'exclure complètement du calcul du coût, ça tient de l'escroquerie. Sur le même sujet, d'ailleurs, ils admettent une marge d'erreur de calcul de 1 à 3 !!! Ils admettent qu'ils n'en savent rien, du moins pas précisément !!!

Concernant le retraitement des déchets, ils prétendent que les coûts sont calculés, alors que personne n'est convaincu de la technologie. Le site d'enfouissement semble sûr d'un point de vue géologique, mais les déchets devront être remisés plusieurs centaines de milliers d'années. Qui nous dit qu'un glacier ou qu'un océan dans cette période n'aura pas recouvert les lieux ? L'hypothèse vous paraît fantaisiste ? Il y a seulement 10 000 ans, un glacier d'un kilomètre de haut était aux portes de Lyon.

Enfin, "cherry on the cake", même si c'est habituel aucun mot de la valorisation du risque. Dans toutes activités industrielles sérieuses que j'ai pu croiser, le coût de la production inclut un risque qui est calculé par la multiplication de la probabilité d'un événement par le coût de l'événement si celui-ci se produisait. La probabilité de la survenue d'un incident majeur dans une centrale est connu, il est de l'ordre d'une "chance" sur 1000 milliards. mais calculer le coût des dégâts d'un tel événement qui rendrait des centaines de km² inhabitables pendant plusieurs millénaires doit permettre de rendre le coût non négligeable dans l'équation finale.

RCBR : Rafale de Coups de Boule Rotatifs

lundi 25 septembre 2017

Ni fainéant, ni cynique

ni extrême, non plus d'ailleurs.

Le gouvernement affronte en ce moment sa première grogne sociale contre sa fameuse loi travail. Tentons de prendre un peu de hauteur.

Prendre de la hauteur dans le contexte demande un effort énorme

En effet, le discours de l’exécutif autour de ces sujets est juste insupportable.  Revue de détail des arguments :
  • Le raisonnement qui consiste à dire que tout opposant est opposé à toute réforme est de la malhonnêteté intellectuelle caractérisée. On peut vouloir que le pays se réforme sans avoir envie que ce soit n’importe quoi. Le changement n’est bon que s’il va dans le bon sens. Le changement pour le changement ne rime à rien.  Mais l’opposition à une réforme ne signifie pas l’opposition aux réformes. Ce syllogisme est d’une pauvreté intellectuelle accablante.
  • Ou bien si on est contre c’est qu’on est fainéant, extrême, et, ou cynique. WTF ?? Cette phrase est arrogante, simplificatrice, déconnectée du monde réel, méprisante et méprisable. C’est ça la manière de Jupiter de faire de la pédagogie ?
  • Un salarié qui est contre cette réforme se bat contre les chômeurs.  Non, mais donnez moi alors un objectif chiffré de création d’emploi grâce à cette réforme. Je ne comprends pas comment elle peut créer des emplois. Elle est pour moi facteur de suppression d’emploi.
  • Il faut permettre aux employeurs de licencier pour leur permettre d’embaucher. Je ne vois même pas l’intérêt de commenter cette phrase, tant elle me semble n’avoir ni queue ni tête.
  • Il faut rendre de l’attractivité au pays pour que les investisseurs reviennent.  Sauf que le manque d’attractivité de la France n’est que dans la tête de certains. Cf chiffres ici 
  • Emmanuel Macron a été élu sur ce programme, il a toute légitimité à mettre en place ces mesures. Contester c’est nier la démocratie. Alors là je crois que c’est le pompon.  Comment peut-on avoir tenu le discours consistant à diaboliser les électeurs qui ne souhaitaient pas voter Macron contre Lepen et quelques semaines plus tard faire comme s’il n’avait pas été élu dans ces circonstances si particulières et qui plus est avec une abstention record à chaque scrutin ? On frise le foutage de gueule, là. De là à penser que l’élection des marcheurs est le dernier symptôme en date d’une démocratie bien malade, il n’y a qu’un pas.

Bon, tentons, malgré tout de garder la tête froide pour mener l’analyse de ces ordonnances.

Le contenu

Il est très compliqué d’avoir une idée exhaustive de ce que contiennent les ordonnances. Tous les articles de presse que j’ai trouvés les traitent par des exemples ou bien par les mesures sujettes à polémiques.  Nous n’avons déjà pas eu de débat parlementaire, j’aurais bien aimé en avoir une description un peu synthétique.

Bon alors repartons de ce qui nous est dit :
1.       Le dialogue social au sein de petites structures pourra se faire sans les syndicats.
2.       Les indemnités prud’homales pour licenciement abusif sont plafonnées
3.       Au niveau de la branche, il sera possible de négocier les conditions de travail, y compris au niveau des contrats (limitations sur les CDDs, nouveaux types de contrats, horaires, …)
4.       3 des 4 instances de dialogue entre les patrons et les représentants du personnel sont fondues en une seule.
5.       Des référendums dans les entreprises de moins de 20 salariés à l’initiative des employeurs rendus possibles
6.       Quand une société internationale voudra faire un plan social, seule sa situation au plan national pourra être prise en compte.
7.       Les indemnités légales de licenciement sont augmentées à un quart de mois par année d’ancienneté (contre un cinquième actuellement)
8.       Un délai ramené à un an pour saisir les prud’hommes.
9.       Des accords « de compétitivité »  pourront être signés pour jouer sur les rémunérations et les temps de travail.
10.   De nombreux sujets de négociation descendent de la loi vers la branche (formes et contraintes sur les CDDs, possibilité de créer de nouveaux types de contrats, les fameux contrats de projets)
11.   De nombreux sujets de négociation descendent de la branche vers l’entreprise (montants des primes d’ancienneté, …)
12.   La possibilité de mettre en place un dispositif de rupture conventionnelle collective.

Moi non plus, je ne suis pas complet L, mais c’est au moins une synthèse plus exhaustive que ce que j’ai pu voir dans les grands media nationaux. Je me permets de signaler au passage leur grande faiblesse une fois de plus sur le traitement de ce dossier. Ils se sont concentrés sur les réactions et moins sur le fond les enjeux et les objectifs de ces ordonnances.

Les enjeux et les objectifs

Alors oui justement quels sont-ils ? Qu'est-ce sensé nous apporter ?
L’idée de ces ordonnances était de fluidifier et de simplifier le droit du travail. Beaucoup d’entrepreneurs ont déclaré en effet qu’ils hésitaient avant d’embaucher de peur des difficultés à licencier. Il leur a semblé nécessaire de pouvoir plus facilement virer quelqu’un pour pouvoir plus facilement embaucher.  Capilotracté ? Pas complètement impossible.

Il me semblait que lorsqu’on prenait une décision, on mettait en place des objectifs et des moyens de mesure de l’atteinte de cet objectif. L’idée étant alors de pouvoir piloter et éventuellement ensuite d’ajuster. Ici, je n’ai entendu parler d’aucun mécanisme de ce type. Aurais-je mal écouté ? ou bien est-ce un poil léger ? Ou bien encore est-ce juste que l’emploi n’est pas vraiment l’objectif mais juste de faire plaisir aux patrons ? Oui, je m’emballe, pardon.

Pour la simplification, j’avoue mal comprendre quelle est la mesure qui permet d’alléger le code du travail.

Mon avis

Il existe actuellement des CDI, des CDD, des contrats d’intérimaires, des stages, de l’appel à des prestataires extérieurs (avec leurs formes ultimes que représentent les livreurs Deliveroo). Un patron qui a besoin de main d’œuvre a à ce jour une palette de choix de types de contrats assez large pour combler ses effectifs. Je ne comprends pas quel est le besoin d’ajouter un ou des nouveaux types de contrats comme les contrats de mission. En quoi cela va-t-il les rendre plus compétitifs ? Parce qu’ils vont gagner sur les licenciements ?

L’augmentation des primes de licenciement paraissait être une bonne nouvelle (un peu la seule pour les salariés) mais elle est assortie de détails fâcheux, au-delà de 10 ans d’ancienneté, ces primes vont en fait baisser…

La mise en place d’une rupture conventionnelle collective, j’avoue ne pas bien comprendre en quoi cela diffère des plans de départs volontaires qui existent déjà. Vous allez me trouver méfiant mais quand je ne comprends pas je me dis qu’il y a empapaoutage sous roche…

Le plafonnement des indemnités de licenciement abusif me paraît être dangereux. L’employeur pourra faire donc comme ce qu’il veut avec qui il veut, il sera protégé.

Diverses mesures visent à limiter le pouvoir syndical ou du moins leur poids dans la société. Je ne suis pas un fan absolu de tout ce que font les syndicats mais delà à les faire disparaître, je ne crois pas que cela aille dans le bon sens, ni dans celui de la facilitation du dialogue social.

En synthèse

Ces ordonnances donnent plus de libertés aux employeurs, moins de droits aux salariés, et leurs effets sur le chômage restent à prouver (mais comme on ne se donne aucun outil pour les mesurer…).
Mais ce qui est certain en revanche c’est l’augmentation de la précarisation du travail provoquée par ces mesures. 
Depuis quelques années, les banques se sont montrées frileuses à accorder des prêts permettant par exemple d’accéder à la propriété, ne vont-elles pas se montrer encore un peu plus prudentes ? L’effet induit sur l’ensemble de l’économie me paraît pour le moins néfaste.

Une seule cause au chômage de masse : l’ouverture de parapluie

Je circule de sociétés en sociétés et même de secteur en secteur depuis de nombreuses années grâce à mes activités liées au service. Les mentalités ont changé de manière sensible depuis 10 ou 15 ans. Dans le contexte actuel où avoir un travail devient un privilège, dans certaines entreprises, seuls s’en sortent ceux qui blindent leurs arrières, sont dans la justification perpétuelle pour rejeter la moindre faute sur leurs collègues. Croyez moi ou pas, mais ce ne sont pas ceux qui font avancer leurs sociétés, ils préservent seulement leur pré-carré.  Ce climat parfois entretenu par un management défaillant aboutit de manière certaine et systématique à une limitation des initiatives et donc des innovations. Or seules celles-ci font le succès d’une entreprise. Et les exemples français sont légion Airbus, Sanofi, Bouygues, L’Oréal, etc, et pour ne parler que d’énormes acteurs. Le code du travail français ne les a jamais empêchés de devenir des leaders mondiaux parce qu’ils n’ont jamais oublié d’avancer. 
Oui il faut libérer les énergies mais en libérant les idées. Or l’imagination et inquiétude n’ont jamais fait bon ménage alors précariser le marché de l’emploi pourrait bien être la décision qui va faire plonger une bonne fois pour toutes l’économie française.

Pour comprendre cela, il faut avoir pratiqué (ou au moins écouté et entendu) le monde de l’entreprise mais pas celui des conseils d’administration, celui de la vraie vie.  Emmanuel Macron, confiant dans son intelligence l'a oublié et cela tourne à l’arrogance dans ce qu’elle a de plus détestable. Cela passerait encore si cet aveuglement n’était pas particulièrement dangereux. Pour paraphraser Pascal, Macron serait-il inutile et incertain ?


lundi 4 septembre 2017

Le PIB

Le voilà le grand chef indien de tous les indicateurs, le PIB : Produit Intérieur Brut. Il est l'Alpha et l'Oméga de nos sociétés modernes. Tout se fait par et pour lui. Ben moi, ça commence à me mettre pas mal les abeilles.

Piloter l'économie

On est d'accord, il est pertinent de disposer d'un moyen de mesurer la santé de l'économie. Cela permet de piloter, c'est à dire prendre des décisions et des mesures, dans le meilleur des cas en ayant un poil anticipé, pour garder sous contrôle l'économie.
Ah ben, ça c'est bien déjà, une première affirmation indiscutable. Enfin...indiscutable ?
On va dire que je chipote mais "garder sous contrôle l'économie" ? L'auteur de cette expression est-il bien certain de ce qu'il dit ou verse-t-il dans le sentimentalisme et l'utopie ? Un gouvernement a t il le contrôle de son économie ? Sait-il tout au moins infléchir par ses décisions le cours des choses ? Soudain le doute m'envahit...
Bon tellement de gens font tellement d'efforts pour faire cette mesure, la commenter, etc. qu'au moins, pour ne pas leur faire de la peine, nous allons supposer que oui. Nos sociétés disposent d'un vrai pilotage économique qui a besoin d'un instrument de mesure. Ouf, on sauve les meubles, mais c'était pas loin. 

C'est quoi une économie en bonne santé ?

Il semble généralement admis qu'une économie en bonne santé est une économie dans laquelle l'argent circule. Plus ça circule et meilleur c'est. Je ne me sens pas assez compétent pour juger de cela, je l'admets donc aussi dans ma grande magnanimité avec le reste du monde. Le seul hic, c'est que cela revient à la mesure d'un flux. Face à cette difficulté, on s'est dit facile, on n'a qu'à mesurer la production, enfin celle qui a été consommée, pas con en effet. Ainsi, en mesurant la source, on mesure le flux. 
Prenons un cas d'école, imaginons un pays avec énormément de flux financiers mais avec une population dans une grande pauvreté. Est-ce vraiment si compliqué à imaginer ? Et si on met là dedans une grosse tranche de corruption avec une classe dirigeante qui tire personnellement profit de manière exagérée des revenus de ressources naturelles par exemple ? Et si on suppose que ces revenus sont ensuite placés à l'étranger ? Je suis convaincu que vous avez comme moi quelques noms de pays en tête... Un pays donc doté d'une production importante ou au moins satisfaisante avec une trop large proportion de population trop démunie. Le cas d'école n'est guère fantaisiste. On a donc ici un PIB important, et une économie somme toute assez déplorable.

Alors bien entendu, on ne peut pas raisonner à partir d'exemples ou de contre-exemples. Ils ne servent qu'à analyser les biais possibles. Et la corruption, et l'inégalité de la redistribution ne sont donc que certains des défauts qui ne sont pas pris en compte dans la mesure du PIB.

Un seul indicateur ? 

On entend parler d'autres indicateurs, mesure de la dette, taux de chômage, mais par un tour de passe passe, ils sont tous reliés au PIB. "Le chômage ne peut pas baisser en dessous de x% de croissance du PIB", "Les taux d'intérêts de remboursement de la dette et donc de son coût final sont liés aux anticipations de croissance des organes de notation et de la haute finance". Tout, peut être pas mais beaucoup trop de choses sont reliées à la mesure du PIB

Le chat de Schrödinger

L'expérience théorique du chat de Schrödinger suppose d'enfermer un chat dans une capsule fermée et coupée de l'extérieur. Si la porte de cette capsule est ouverte, le chat meurt. Si bien qu'à aucun moment, on ne sait dire si le chat est mort ou vif. Alors, épargnez moi la réaction à la BB "Oh mais le pauvre chat..." qui ne sert à rien cette expérience n'a jamais eu lieu.
Ce que ça signifie juste c'est ceci, il existe certains contextes dans lesquels le fait même d'une observation modifie les conditions de la mesure et donc la fausse. 
Il ne me paraît pas complètement débile de se poser la question sur l'observation du PIB. OUh làlà, ce pays là est en décroissance, il ne faut absolument pas investir là-bas, même si du coup  ce n'est pas comme ça que le pib risque de se redresser. Et inversement. Je crois que rien que d'afficher un PIB en hausse la provoque ou la conforte.
La mesure du PIB influe directement sur celui-ci...

Une mesure réaliste ?

J'ai quelques cas en tête dont je me demande si et comment ils rentrent dans le calcul du PIB. Et sinon, qu'en penser ? Il y a un boom d'une économie dite coopérative ou circulaire. Qui n'a jamais revendu quoi que ce soit sur le bon coin ? fait un trajet blablacar ? Pris une chambre AirBnB ? etc. etc.
A mon sens, c'est de l'argent qui circule mais comment cela peut il être intégré au calcul ?  Cela ne crée pas de valeur ? Un trajet fait sur blablacar ne créerait pas plus de valeur que le même trajet en train ?
A priori, je suppose qu'ils ne sont pas intégrés, mais alors du coup, effectuer un voyage blablacar au delà d'être moins cher, coûterait des points de PIB, parce que pas payés à la SNCF ???

Et le recyclage ? Comment est-il pris en compte dans le calcul ? L'obsolescence programmée impliquerait-elle une hausse du PIB ? Quel serait alors le lien entre PIB et surconsommation ? En effet, plus un appareil tombe en panne vite, plus vite on le remplace, et plus on augmente le PIB...

Mais au delà de ça,comment est mesurée l'activité de recherche, et ses impacts sur la création future de valeur ? Et le crowd-Funding ?
Tous ces aspects sont ils donc du l'ordre de l'epsilon ? Et si oui, vont-ils longtemps le rester ? 

Un autre exemple de questions que je me pose sur le PIB ? Comment sont intégrées les activités bénévoles ? A mon avis, elles ne le sont pas mais créent pourtant de la valeur.

Le patrimoine sous toutes ses formes est une forme de richesse d'un pays qui n'est pas toujours marchand, un savoir, ou un savoir-faire n'est pas mesuré par le PIB.

Une myriade d'indicateurs possibles

Il me semble que de savoir mesurer le revenu moyen d'un Français, la part de population dans la pauvreté, le niveau moyen d'éducation, le taux de dépressions, ou de burn outs, de satisfaction globale de la population, de sa crainte ou sa confiance dans l'avenir, la qualité des infrastructures, de sécurité, de pollution, de maladie au sens plus général,... Tout cela permettrait d'avoir une vision plus réaliste de l'état de la société.

Alors, j'ai fait quelques recherches sur des indicateurs alternatifs :
L'IDH : Indice de Développement Humain : Il prend en compte 3 dimensions : l'espérance de vie des habitants, la longueur des études, et le revenu par habitant. C'est déjà mieux. 
A observer le classement, on y constate la présence en masse parmi les vingt premiers pays des champions de l'éducation (pays scandinaves, Singapour, Corée, ..). A noter qu'en 2014, les USA sont selon l'IDH, 8èmes et la France 22ème

C'est une mesure qui est bien plus satisfaisante car elle relègue l'économie à ce qui devrait être sa place, une des composantes de la vie, et pas la seule.

Mais à tout cela, je vois encore des manques. Mesure de la corruption, des droits individuels, de la criminalité mais aussi l'évaluation de la dégradation de l'environnement. Essayons plus loin.

Il y a bien eu aussi un produit intérieur doux, lointaine expérience sociologique québécoise de 2009, vite tombée dans l'oubli.

Et puis je me suis rappelé ça : le Bonheur National Brut. On a tous entendu parler un jour ou l'autre du BNB. Cet indice préconisé par le président du Bhoutan en 1972 intègre bien plus de notions dans son calcul, 72 critères pour être plus exact, mais il m'a été impossible d'en avoir une liste exhaustive. Il mesure le bonheur ou du moins sa perception suivant 6 axes (Générosité, Support social, PIB par habitant, perception de la corruption, liberté, espérance de vie en bonne santé). Et j'ai trouvé un classement. La France y est 31 ème... la classe.

 Le PIB est le pire des indicateurs

Il ne prend en compte qu'une seule composante de la vie humaine, un peu comme si on jugeait de la bonne santé d'une personne en ne mesurant que son poids !!! De plus, il est très certainement injuste, incomplet et entaché de nombreux défauts, loin des réalités modernes et son évaluation introduit des biais détestables.

Débarrassons nous en !!!

Oui je suis convaincu qu'il faut s'en débarrasser. On a vu les défauts en amont de son mode de calcul, mais en aval, c'est pire encore. Il oriente toute la société vers la surconsommation au mépris de toutes les autres composantes. Pouvoir disposer d'un air sain, d'eau potable et de qualité, rien que ces deux ressources naturelles ont à souffrir d'une production humaine en constante augmentation. Or le PIB dicte toutes les politiques économiques ou autres.
D'aucun me rétorqueront que c'est du pragmatisme, ce à quoi je répondrais qu'un vrai pragmatique monétiserait alors les bienfaits apportés par la présence d'une forêt à côté de chez soi pour ne prendre qu'un exemple. 
Il est en effet à mon avis un peu facile de considérer que l'air ou l'eau appartiennent à tout le monde sans se soucier de leurs pollutions.
Et aux politiques, je voudrais dire que toute la philosophie du PIB et les raisonnements autour sont pour moi de l'ordre de la pensée unique. Au delà du PIB et de sa croissance, point de salut ? Les populations sentent bien que ce n'est pas et ne peut pas être le cas. D'où un décalage profond, nous n'avons pas vous (personnels politiques) et moi (et nous oserais-je dire) en tête les mêmes axiomes de départ, pas étonnant qu'on ne puisse pas se comprendre.

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PS : Je ne fais qu'exposer mes convictions, et je peux me tromper alors je reste ouvert au débat

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