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vendredi 20 juillet 2018

Droite / Gauche


Certains pensent que le bonheur collectif provient de la somme des bonheurs individuels, d'autres pensent l'inverse.
Certains pensent qu'ils ne devraient pas avoir à entendre parler de problèmes qui ne les concernent pas directement, d'autres pas.
Certains pensent que le meilleur moyen d'aider les pauvres c'est d'aider les riches, d'autres que c'est d'aider les pauvres.
Certains pensent que tous les chômeurs, les malades et les retraités sont des assistés, d'autres que personne n'est réellement à l'abri d'un accident de la vie.
Certains pensent que moins il y a de règles et plus c'est bénéfique, d'autres que sans règles, seule la cupidité l'emporte.
Certains pensent que la réussite financière est admirable de fait, d'autres que tous les moyens ne sont pas bons pour s'enrichir.
Certains pensent qu'on est tous égaux à la naissance face à la capacité de travail, à la prise de risques, à la compréhension ou à la capacité d'apprentissage, etc., d'autres que c'est malheureusement plus compliqué.
Certains pensent que l'argent peut tout acheter, d'autres préfèrent la citation d'Albert Einstein : "Tout ce qui compte ne peut pas être compté, et ce qui peut être compté ne compte pas".
Certains appliquent le seul commandement de Jésus-Christ  "Aimez-vous les uns les autres", à l'exclusion de personnes de couleurs, d’origines ou de de confessions religieuses différentes, d'autres pas.
Certains pensent que le fait d'être né quelque part donne des droits sur ce territoire, d'autres que cela donne plutôt des devoirs.
Certains pensent qu'il n'y a rien de plus admirable que de donner sa vie pour une cause, et rien de plus méprisable que de tuer pour une cause, d'autres pas.
Certains pensent qu'il est plus insupportable de laisser libres des coupables que d'enfermer des innocents, d'autres pas.
Certains pensent que le risque nucléaire est acceptable, d'autres pas.
Certains pensent que le seul modèle de famille normale c'est un papa, une maman et des enfants en oubliant nombre de familles mono-parentales, ou recomposées, et aussi qu'il est toujours plus facile d'éduquer un enfant quand on est deux, d'autres pas.
Certains pensent qu'on ne naît pas homosexuel mais qu'on le devient par vice, d'autres pas.
Certains pensent que certains communautarismes valent mieux que d'autres, d'autres pas.
Certains pensent que l'Islam doit s'excuser pour les actes terroristes commis par quelques musulmans mais trouvent inconvenant de demander à l'Église de s'excuser pour les viols d'enfants commis par quelques chrétiens, d'autres pas.
Certains pensent qu'il faut glorifier la tradition chrétienne de la France et l'ancien empire colonial, qui représentait alors un dixième des terres émergées, dont finalement assez peu de chrétiens, d'autres pas.
Certains pensent que la seule limite à la consommation est le porte-monnaie, d'autres que la limite doit nous être dictée par les ressources offertes par la Terre.
Certains pensent qu'un réchauffement de quelques degrés du climat ne ferait pas de mal (on aime bien la chaleur), d'autres que c'est une catastrophe.
 
Je pourrais en ajouter des dizaines mais je crois que vous avez compris le principe. On peut nous dire dans toutes les langues et avec le meilleur marketing du monde que la gauche et la droite n'existent plus. Je ne peux pas croire que dorénavant, tout le monde soit d'accord sur tous ces sujets. Il s'agit en effet de valeurs qui nous définissent en tant qu'être social. Ce sont en quelque sorte nos axiomes au sens mathématique du terme.

Peut-être est-il besoin d'une nouvelle forme de politique. Celle-ci peut-elle effacer ces différences axiomatiques ? Je n'y crois pas une seule seconde. On ne peut pas décréter ou imaginer que d'un coup de baguette magique, ces différences fondamentales n'existent plus. Je refuse que pour régler un problème de fonctionnement démocratique, on s'asseye sur ces valeurs. L'idée n'est pas d'offrir une résistance systématique à tout ce qui provient de l'autre bord par dogmatisme mais de savoir se rester fidèle à soi-même pour le bien commun.
 
Alors, quoiqu'on en dise, je ne me laisserai pas déposséder de mes valeurs, et comme celles-ci portent un nom, 
JE SUIS ET RESTE DE GAUCHE
 
parce que
·         humaniste : l'homme doit toujours être la priorité par-dessus les intérêts ou les structures
·         écolo : maintenant que nous sommes conscients du mal fait à notre environnement, il serait criminel de ne pas tenter d'y remédier, et ça urge.
·         progressiste : tant que cela reste bien entendu dans les limites des deux points précédents, mais je ne désespère pas d'un futur progrès social et moral.
·         pacifiste : parce que sans paix aucun progrès n'est réellement envisageable, et parce que la guerre demeure une monstruosité
·         européen : parce que l'Europe reste à ce jour encore le meilleur moyen de garantir la paix
·         social : parce que l'empathie pousse à aider plus faible que soi

jeudi 7 juin 2018

De la difficulté du débat

Depuis quelques jours, une question me tourne dans la tête, alors l'écrire me permettra peut-être d'y voir plus clair et peut-être que le partage et vos retours éventuels m'apporteront un nouvel angle de vue sur la question.
J'aime assez le débat, je trouve qu'il peut être productif et même nécessaire de confronter ses positions, ses idées aux convictions des autres. Toutefois, dans la vraie vie, le débat est rarement satisfaisant. Soit parce qu'il tourne à la mauvaise foi, soit qu'il est l'occasion d'explosion d'agressivité, ou bien encore pour certains l'occasion de démontrer leur manque d'ouverture d'esprit.

Alors, au delà de la nécessaire bienveillance pour mener un débat constructif, je suis frappé de constater que le débat est trop souvent faussé par la différence de connaissances ou même d'intérêt pour un sujet entre les débatteurs.

Nous nous sommes tous trouvés confrontés aux deux situations d'avoir soit beaucoup plus soit beaucoup moins de connaissances sur un sujet que son débatteur. Et cette différence de connaissances est directement liée à l'intérêt que nous (son débatteur et soi-même) portons au sujet et à l'effort que nous avons bien voulu consentir pour le creuser.

Voilà donc la première difficulté : Imaginer avoir deux personnes au même niveau d'informations avant de démarrer un débat me paraît être un prérequis assez nécessaire mais assez difficile à obtenir. Mais doit-on s'interdire de parler d'un sujet qu'on ne connaît pas sur le bout des doigts ?

J'aimerais assez m'imaginer comme quelqu'un qui ne la ramène pas sur des sujets non maîtrisés, mais je dois bien reconnaître que cela m'arrive aussi. J'ai même plusieurs exemples en tête. 
Je me suis retrouvé à débattre de la cause animale avec une personne salariée d'une association de défense des animaux. C'est un sujet sur lequel je n'ai jamais rien lu, que je n'ai jamais gratté et pour une raison bien simple, c'est que je ne parviens pas à m'y intéresser. Mais à aucun moment, cela ne m'a empêché d'opposer des arguments, de m'enfermer dans une certaine mauvaise foi ou dans un certain dogmatisme.
Une autre fois, un dialogue avec un syndicaliste SNCF de mes amis, qui est un puits de culture politique, a récemment été frustrant pour nous deux bien que toujours bienveillant, tant ma compréhension de la situation était visiblement lacunaire.

Dans l'autre sens, mon appétence pour les énergies renouvelables, sans faire de moi un expert m'a apporté quelques connaissances et ce que je peux lire sur certains sites m'afflige, tant l'argumentaire se fonde sur de bonnes tranches d'ignorance, pourtant souvent matinées d'expertise scientifique.

J'en viens donc au cœur de mon problème actuel. D'un côté, que vaut l'avis d'une personne qui se fout royalement de politique et d'économie face à l'avis éclairé d'un prix Nobel d'économie sur le programme d'un candidat à la présidentielle par exemple ? Mais de l'autre côté, nous sommes en démocratie, chaque voix a le même poids, et pourquoi l'avis d'un électeur ne vaudrait pas celui d'un autre ?

La réponse presque intuitive à cela serait de dire, il faut élever le niveau d'informations de tous, afin que chacun puisse avoir un avis le plus éclairé possible. C'est vrai, c'est beau, et doit être l'objectif à atteindre. C'est même une des raisons pour lesquelles je continue à alimenter un blog sur les énergies renouvelables.
Sauf que cela ne marche pas dans la vraie vie. En effet, personne ne pourra jamais m'empêcher d'avoir un intérêt très limité pour la cause animale et je n'irai pas de moi-même me faire ma propre opinion nourrie par des faits et un investissement personnel. On ne peut obliger personne à faire preuve d'ouverture d'esprit, à faire l'effort de comprendre les tenants et les aboutissants d'une situation donnée sans curiosité initiale. Comme il est vrai aussi, que je ne pourrai jamais contraindre personne à lire mon blog pour avoir un niveau minimum d'informations sur les EnRs.

J'ai toujours été convaincu qu'on prend les décisions en fonction des éléments dont on dispose sur le moment. Ce qui fait qu'il n'y a pas de mauvaise décision. Mais si on ne fait pas d'effort pour rassembler assez d'éléments, la décision sera toujours forcément mauvaise, non ?

Et dans le cadre d'un vote à une élection, comment contraindre mon prochain à avoir le niveau suffisant d'informations pour prendre une décision éclairée ? Et si à la place, il préfère se gaver de télé-réalités, ne fait preuve d'aucune curiosité ou empathie pour le monde qui l'entoure, n'est-ce pas son droit ?

Mais tout cela, à mon sens, ouvre en grand la porte à des visions réductrices, caricaturales pour tout dire populistes. Ou bien alors à des visions "entourloupistes" (si vous me permettez ce néologisme) à la Macron qui sont bien présentées, propres sur elles mais qui ne résistent pas une seconde à un examen approfondi, comptant (à raison) que les masses électorales n'iront pas gratter.

Voilà donc un sujet qui me laisse bien perplexe. Le fait d'avoir formalisé ne m'a pas autant aidé qu'escompté. Je ne sais toujours pas comment répondre aux questions égrenées au fil de ce texte, mais pire encore, je ne vois même aucune piste de réflexion pour sortir de l'embarras. Alors si vous avez des idées sur le sujet, je serai ravi de vous lire.

lundi 14 mai 2018

RCBR Trump et l'accord sur le nucléaire Iranien

Voilà, c'est fait, Trump s'est retiré de l'accord sur le nucléaire Iranien. Seuls deux pays se montrent favorables à cette décision, l'Arabie Saoudite et Israël. Alors, je dois dire d'abord que je n'ai pas compris un traître mot des arguments pour se retirer de cet accord. Certes l'accord était imparfait sur une durée limitée... Mais je ne suis guère surpris. En effet, Trump l'avait annoncé lors de sa campagne, donc il fait ce qu'il a dit. Tiens, tiens, ce principe me rappelle quelque chose. Comme quoi, l'appliquer ne suffit pas à faire d'une mesure quelque chose d'intelligent ... A bon entendeur.

Donc, si j'ai bien compris, les USA imposent de nouveau un embargo international sur l'Iran qui n'ont pas le bon goût de pratiquer la même religion (même à quelques nuances près) que leurs alliés. Je raccourcis bien sur, mais tellement de personnes mal intentionnées pourraient s'emparer de ce sujet sous cet angle là qu'il me paraît malhonnête de le masquer.

Le problème, c'est que le commerce avait redémarré à fond les manettes avec l'Iran. Ne plus être dans cet accord va permettre aux Etats Unis des amendes à toutes les entreprises qui font des affaires avec le pays. Et comment leur en vouloir ? Elles ont agit dans leurs intérêts dans un contexte international donné. Si on change les règles de manière unilatérale à intervalles réguliers, cela devient difficile à gérer.

Mais quelles vont être les réactions du monde ? Quelles peuvent-elles être ? Je n'en ai vraiment aucune idée. Le retrait des USA de l'accord de Paris sur le climat a provoqué un resserrement des liens entre les autres signataires et une volonté d'aller plus loin malgré les US. Là, il ne s'agit plus de faire malgré les US, mais contre. Ce n'est plus la même limonade. Alors que peut faire la diplomatie des pellicules contre ça ? Trump n'est pas juste qu'un excentrique rigolo dont on peut s'amuser, il est aussi malfaisant et nuisible. Bien entendu, les USA resteront nos alliés malgré leur président actuel, mais on ne peut tout simplement pas laisser faire. On peut aussi regretter, comme moi que les indicateurs de croissance soient les chiffres qui régulent le monde et craindre que ces chiffres ne prennent une grosse claque de la décision qui vient d'être prise et ne fassent se retourner la conjoncture mondiale.

Sous le spectre du pétrole

Permettez moi d'interpréter tout cela sous un angle particulier, celui du pétrole. Cela est peut-être, voire sûrement complètement fantaisiste, mais qui sait ?

Les Etats-Unis sont devenus le premier producteur de pétrole au monde, du fait de leur huile de schiste. Les prix du pétrole, avant que les marchés ne s'inquiètent de la sortie des US de l'accord étaient maintenus à des taux très bas. La faiblesse des cours a même contraint l'OPEP, plus quelques autres pays grands producteurs (comme la Russie) à sceller un pacte de baisse de la production pour tenter de faire remonter le prix du baril. Celui-ci a en effet énormément pâti du retour sur le marché du pétrole Iranien à la signature de l'accord sur le nucléaire. Les gisements aux US les plus rentables d'huile de schiste commencent à s'épuiser (ils ont en effet une durée de vie courte), et ceux qui restent à exploiter ne peuvent pas se satisfaire d'un cours mondial du baril aussi bas, parce le coût de l'extraction serait alors supérieur au prix de revente.

Je sais que vous commencez à me voir venir, et pourtant je n'ai fait pour le moment que lister des faits établis et aisément vérifiables.

Alors, et si toute cette histoire, loin de considérations sur le nucléaire Iranien, ou religieuses n'était montée que pour soutenir la production pétrolière américaine ? Loin de moi l'idée de vouloir faire du complotisme de bas étage, mais juste de donner un éclairage différent sur les motivations potentielles.

Quelles conséquences ?

Elles sont variées et toutes ne sont pas imaginables à ce jour, mais je vais tenter une petite liste : 
  • La plus évidente et la plus rapide va être l'augmentation du prix du baril de pétrole, et donc du prix de l'essence à la pompe. On a déjà allègrement dépassé les 1,5 €, la prochaine étape est la barre des 2 €.
  • Pour la population iranienne, c'est un retour à des temps beaucoup plus durs, de disettes, de restrictions, et c'est aussi à eux qu'il faut penser.
  • Pour les mollahs, c'est l'occasion d'un retour en grâce et donc de recommencer à appliquer des lois plus extrêmes.
  • Cela signifie par ailleurs la fin programmée des visites de contrôles par des autorités internationales des installations nucléaires iraniennes. Nous n'avons donc plus aucune vision sur ce qu'ils vont faire. Le programme d'armement nucléaire du pays va-t-il refaire surface ?
  • Trump fait porter un doute, une incertitude sur tous les grands traités. Le monde économique a besoin de prévisibilité pour investir. Trump casse cela, et de ce fait la confiance dans tout investissement. 
  • La réaction diplomatique peut elle se permettre une guerre économique pour contrer cette décision ?
  • La réaction diplomatique peut elle se permettre de passer à côté d'une guerre économique pour contrer cette décision ? (Non ce n'est pas la même phrase, relisez bien)

Des solutions ?

J'ai toujours horreur des articles qui ne sont pas un poil constructifs. Je concède que sans vouloir être défaitiste ou sous-estimer le pouvoir des citoyens, face à une décision aussi irraisonnée, il est difficile d'imaginer un moyen d'action.
Ou bien alors si. Imaginons une grève perlée (c'est à la mode), de deux grandes images américaines (Mac do et Coca). Et si nous faisions tous la grève de MacDo et de Coca, un jour sur 2, les jours pairs. Je sais que pour pas mal de mes lecteurs réguliers, cela ne posera pas de soucis, plus que pour moi en tout cas. Si le mouvement pouvait prendre de l'ampleur, cela pourrait avoir de la gueule.
Allez, disons cela : 
NI MacDo, ni Coca, tous les jours pairs, jusqu'à ce que les Etats-Unis rejoignent à nouveau l'accord sur le nucléaire Iranien.

lundi 7 mai 2018

RCBR 1 an de Macron


Nous fêtons ces jours-ci le premier anniversaire de l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron. Il m'a semblé pertinent de coucher par écrit ce que j'en pense.

Mais tout d'abord, j'ai juste envie d'ouvrir une petite parenthèse : 1 200 black blocks ont créé unne pagaille monstre dans les manifestations syndicales du 1er Mai. De tels déchainements de violence ont fait la une des journaux, et l'objet d'une condamnation massive par l'ensemble de la classe politique française, et ce à juste titre. Cependant, au moment où nous célébrons les 50 ans de mai 68, et où nous sommes gavés (le terme n'est pas trop fort) des images ultra-violentes des luttes de rue dans le quartier latin, permettez moi de dire que cela m'interpelle. Je condamne fermement les violences d'aujourd'hui, pourtant certainement moins graves que celles d'hier. Celles-ci sont présentées sous la forme de combats de héros à qui l'on doit tout. Alors, une question m'est venue et elle n'a encore aucune réponse. En quoi la lutte de 1968 est plus légitime que celle de maintenant ?

Alors, bien loin de moi l'idée de me rapprocher de près ou de loin des blacks blocks, mais je dois reconnaître partager avec eux une certaine exaspération de l'évolution de la politique du pays et ceci nous reconnecte avec le sujet principal de ce post.

Emmanuel Macron est certainement le président le plus mal élu de toute la 5ème République, même face à Marine Lepen, il n'a pas été capable de faire se déplacer près d'un quart de la population. Il a réuni 43% des inscrits face au danger front national.... Et pourtant, il répète à loisir que sa légitimité est totalle, et qu'il ne fait que ce qu'il avait promis et que ce pour quoi les français l'ont élu, perso je trouve ça un poil gonflé.

Le virage ultra-libéral pris par le pays n'a jamais été aussi violent. La théorie du ruissellement (que les riches soient plus riches et cela profitera à l'ensemble de la société) se ressent dans chacune des réformes entreprises.

Je prétends même qu'on peut être en désaccord avec cette politique sans pour autant être conservateur ou populiste, oui je sais, quel culot !

Il veut créer un choc de confiance, le seul effet que je vois est un choc de désespérance chez tous ceux qui n'ont pas eu la chance de naître avec une petite cuillère d'argent dans la bouche. Il tape systématiquement sur les plus petits (retraités, bénéficiaires des APLs, salariés, ...) et par ailleurs multiplie les encouragements vers la sauvagerie ultra-libérale (ISF, légalisation annoncée de l'exil fiscal, open bar pour les licenciements abusifs,...).

 

Il fait ce qu'il avait annoncé ?

Là encore, le doute m'habite.. En effet, sur tellement de sujets, il avait été peu clair, obscur, contradictoire. La meilleure preuve est l'incrédulité de tant de ses électeurs. Ils sont nombreux autour de moi qui ont opté pour un vote Macron, et qui ne comprennent pas ce qui se passe maintenant, qui croyaient au "ni gauche, ni droite" mais ne se reconnaissent pas dans cette ultra-droite.

Ce qui m'a profondément choqué ces derniers temps

Les sujets sont nombreux, tellement nombreux. Je vais prendre quelques exemples. On ne construit pas assez de logements et pas assez vite. c'est un constat factuel, la réponse de l'éxécutif a été simple : "Fuck les normes !! Elles font que les constructions sont trop chères !". Vous savez les normes qui disent que les nouvelles habitations doivent être accessibles aux handicapés (Fuck les handicapés ?), les normes qui contraignent à construire de manière écologique (fuck la transition écologique qui passe obligatoirement par une rénovation adéquat de l'habitat ?). Il l'avait dit ça dans son programme ? Ben non je ne suis pas certain...

Autre sujet qui a le don de me hérisser les poils c'est la privatisation des barrages. Alors d'abord petit rappel : les barrages fournissent près de 20% de notre électricité, et ce de manière renouvelable, pilotable et non intermittente. J'ajoute aussi que les études se multiplient pour expliquer que si partout où c'est possible on peut ajouter une autre retenue d'eau suivant le principe des STEPs, on a quasiment réglé le problème de l'intermittence du solaire et de l'éolien. La privatisation a été commandée par l'Europe et nous sommes les premiers à nous précipiter pour vendre ces ressources capitales. Cela me rend dingue.

La privatisation du rail, j'ai appris à l'occasion du mouvement de grève actuel de la SNCF que ce n'était même pas le débat et que c'était déjà entériné. Là j'ai honte, d'avoir raté les épisodes précédents, l'ignorance n'est jamais bonne conseillère. Donc, voilà, au Royaume Uni, les prix ont été multipliésjusqu'à un facteur de 6 avec la privatisation du rail. Où se trouve le progrès ? En quoi cela peut-il aider la transition écologique ? Alors après, que les cheminots se battent pour conserver leur statut, qui compte-tenu de leurs revenus et de leurs conditions de travail est un peu la seule chose qui leur reste... je ne peux pas complètement contre.

Ah si, juste un détail, quand on parle du manque de qualité du travail de la SNCF, je pense utile d'aller consulter les différents classements internationnaux. La qualité de service du rail français n'est pas si mal représentée, c'est instructif, je trouve. Dans ceux que j'ai pu consulter seuls la Suisse, le Japon, Hong-Kong, et Singapour étaient devant la France. Est-il besoin de préciser que Hong-Kong et Singapour ne sont rien de plus que d'énormes mégalopoles et donc peu comparables à un pays tel que la France ???

La France va mieux ?

J'avais trouvé peu après l'élection de l'année dernière un classement des pays les plus attractifs pour les investissements étrangers, nous étions sur le podium, avant tout ce qui a été fait (ou défait) par Macron. Voilà pour l'attractivité. Pour le retour de la croissance, le mouvement est mondial et était prévisible, la politique Jupitérienne n'a eu aucune influence encore.
On ne peut pas gagner la guerre de la compétitivité mondiale en rendant le marché du travail plus flexible ou moins couteux en Europe. Ce n'est pas possible, l'écart de salaires entre un chinois et un français rendront toujours l'équilibre impossible à atteindre. La seule et unique carte que nous pouvons jouer c'est sur le champs des idées, de la qualité, de l'innovation. Cela a toujours été la place de la France, mais cela ne se gagne pas en précarisant les emplois, bien au contraire.

Mais pourquoi tu râles Dreuff ?

Pour une raison bien simple, je crois que le libéralisme à l'origine de distorsions porteuses de dangers dans la société. Je crois que l'opinion publique glisse vers des choix dictés par la désespérance. On se rapproche d'un président FN en 2022 à ce train-là. Je crois qu'ajouter du libéralisme aux problèmes créés par le libéralisme ne fait qu'enfoncer le pays.

Une solution ?

Oui, il faut revenir aux idées, je sais je le rabâche encore et encore. Une vision alternative doit être construite qui intègre toutes les strates de la société vers un avenir meilleur. Il ne faut aps céder à la deséspérance qu'on voudrait nous imposer, un autre futur est possible et souhaitable, et ce sans glisser vers des idées extrêmes. Il doit y avoir une rupture avec l'évolution actuelle mais dans le respect de chacun.

RCBR : Rafale de Coups de Boule Rotatifs

jeudi 18 janvier 2018

Notre Dame Des Landes : Victoire au goût amer

Oui c'est d'abord une victoire, ...

tant ce projet semblait insensé dans le contexte actuel. En effet, je crois totalement fantaisistes les prévisions de trafics passagers, et c'est pourtant là-dessus que repose le dossier. Les installations actuelles allaient devenir trop petites et donc obsolètes. Or, je fais partie de ces personnes (avec l'agence internationale de l'énergie par exemple) qui pensent que le meilleur n'est pas à venir avec le pétrole. Je constate par ailleurs, que l'industrie aéronautique est la moins armée pour faire face à une crise du pétrole. Elle est hyper consommatrice de kérosène, et les solutions alternatives sont loin, bien loin d'êtres mûres. Donc un investissement conséquent qui risquait de se trouver à peine fini confronté à une crise majeure de l'énergie, je trouve qu'il y a plus sage et plus raisonnable à faire. Était-ce donc si compliqué que cela à expliquer ?

L'amertume vient d'une communication mal maîtrisée

L’exécutif a choisi au contraire de plaider une situation devenue compliquée. En même temps les gars, c'est aussi et surtout pour ça que vous êtes payés, gérer des situations compliquées. L'Etat a finalement décidé de parler de tout, sauf des bons arguments et prête ainsi le dos à la critique la plus vive. Ils ont finalement plié devant 200 Zadistes, et vont à l'encontre de toutes les consultations juridiques, administratives et même populaires. Pris sous cet angle, cela devient indéfendable, et ouvre la porte à un grand n'importe quoi.

les Zadistes

Exprimé comme cela a été fait, ils sont les grands vainqueurs et en viennent même à exiger de continuer à occuper illégalement les terrains. Bien entendu, leur combat a certainement été pour quelque chose dans la décision finale. Mais nous savons tous, que dans le lot, il y a aussi des gens qui sont là pour de mauvaises raisons, et le gouvernement en a fait collectivement des héros. 
Or seule la raison aurait dû guider ce dossier. Vingt ou vingt-cinq ans en arrière, l'aéroport NDDL avait certainement toute sa légitimité avec le niveau de connaissances de l'époque, mais celui-ci a évolué et donc l'appréciation de cette pertinence aurait dû suivre. Mais non, les différents gouvernements ont laissé le débat et la situation s'enliser.

Cette décision aurait dû mettre un point final...

à la situation, et clore tout débat. La façon dont cela a été fait semble rouvrir toute une collection de boites de Pandore dont on va avoir du mal à se dépêtrer. Faire cet aéroport là maintenant était devenu une connerie sans nom en termes d'investissements et d'environnement, et c'est à ce titre là que les décisions de justice et les débats antérieurs sont devenus caduques. On ne fait pas que reculer devant 200 lutins des forêts. La jurisprudence ouverte par cette décision, ou du moins, par les raisons évoquées pour cette décision représente un danger énorme.

Il est impressionnant de voir que la première énorme boulette de Macron vient précisément de là où il a jusque là excellé, la communication.

Je ne comprends pas tout - Les gilets jaunes

De la difficulté d'écrire sur le mouvement des gilets jaunes Plusieurs fois j'ai entamé la rédaction d'un article concernant ...